Chrysalis n'a pas été unanimement salué par la critique, c'est le moins qu'on puisse dire. Le film futuriste de Julien Leclercq, sans être le film de l'année 2007, réussit pourtant le pari du film de science-fiction à la française.
Tout commence par un fusillade en bonne et due forme. David Hoffmann, lieutenant de la police européenne est sur le point de mettre la main sur un "gros poisson" : Nicolov (Alain Figlarz). Mais sa coéquipière trouve la mort pendant l'opération. Très touché par cet événement le lieutenant va pourtant devoir reprendre du service pour traquer Nicolov. Pendant ce temps le professeur Brugën (Marthe Keller) tente de redonner le sourire a sa fille Manon (Mélanie Thierry), défigurée lors d'un accident de voiture.
Chrysalis est d'abord une réussite artistique. Les cadrages et la mise en lumière très travaillés rendent une atmosphère incroyablement oppressante. L'intégralité du film se déroule d'ailleurs en intérieur, dans une ambiance glaciale. La luminosité bleutée qui accompagne chaque scène accroît encore cette impression.
Car le futur selon Julien Leclerq ne semble pas très hospitalier. Mais plutôt froidement technologique. Les portes s'ouvrent grâce à une vérification rétinienne, les opérations chirurgicales se pratiquent à distance sur une réplique holographique, et les fonctionnaires de police sont suivis à distance grâce à une puce électronique insérée dans leur crâne.
Réussite également côté casting. Albert Dupontel joue magistralement son personnage de flic désabusé, presqu'autiste à la suite de la mort de sa coéquipière.
Marthe Keller est également glaciale dans son rôle de mère pourtant attentionnée. Au milieu de tout ça, sa fille Manon semble d'autant plus fragile et perdue. Enfermée dans une clinique, la jeune fille ne comprend pas pourquoi sa mémoire défaille et pourquoi, sans cesse, revient le même cauchemar.
Chrysalis n'est pas un "film pour rire". Et Julien Lelercq l'assume de bout en bout. Le scénario oppressant de son polar d'anticipation se met doucement en place jusqu'à l'apothéose finale. On y retrouve tous les éléments d'un film de science-fiction à l'américaine mais avec toutes les nuances et la subtilité du cinéma à la française. Un vrai film d'auteur.
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