Quand des VHS de contrebande ont contribué au renversement du pouvoir et d'un régime totalitaire...

Le dictateur Nicolae Ceaușescu aura été au pouvoir pendant plus de 20ans. Dans la Roumanie communiste des années 80, les cassettes VHS de contrebande de films hollywoodiens deviennent une lueur d’espoir pour des millions de roumains, victimes d’un gouvernement oppressif. Grâce à elles, ils découvrent ce qui les séparent du rideau de fer, leur permettant d’avoir une fenêtre sur le monde extérieur. Et surtout, elles auront permis de contribuer au renversement du pouvoir et de son régime totalitaire.


« Un peuple entier était maintenu dans l'ignorance. »

Ilinca Calugareanu adapte son court-métrage (VHS vs. Communism - 2014) en version longue et nous renvoie à l’ère communiste de Ceaușescu. On y découvre qu’une mystérieuse femme (Irina Nistor, traductrice pour la télévision d’état), accompagnée de Teodor Zamfir (un trafiquant spécialisé dans le marché noir de la VHS pirate) ont permis à des millions de roumains d’avoir un peu de magie dans leur quotidien, grâce à la diffusion sous le manteau de films hollywoodiens. Avec le temps, Irina Nistor a fini par devenir la voix la plus connue du pays (après Ceaușescu), puisqu’il n’y avait qu’elle qui doublait tous les films (et par conséquent, tous les rôles).


« Notre vie était suspendue au magnétoscope. »

L’arrivée des magnétoscopes dans le pays ne s’est pas fait sans encombre, en effet, à l’époque, ils coûtaient aussi cher qu’une voiture neuve, rares étaient les roumains qui pouvaient en acquérir, raison pour laquelle bon nombre d’entre-eux organisaient (discrètement) des soirées VHS dans leur salon (moyennement rétribution). La réalisatrice donne la parole à une poignée d’entre-eux qui se remémorent ces souvenirs où ils osaient braver la censure. Des films tels que Le dernier Tango à Paris (1972), Il était une fois en Amérique (1984), Top Gun (1986), Dirty Dancing (1987) ou encore Pretty Woman (1990), leur permettaient d’ouvrir les yeux sur la réalité d’un monde qu’ils ignoraient. L'opulence, l’abondance, le mode de vie à l’américaine et parfois l’érotisme, bien loin de cette vie morne qui leur était imposée. C’est ainsi que Rambo (Sylvester Stallone) ou James Braddock (Chuck Norris) sont devenus des gloires nationales en redonnant espoir à tout un peuple opprimé, permettant d’espérer la chute de Ceaușescu…


« C'était fantastique de faire quelque chose qui n'était pas communiste et en l'occurrence, de regarder des films impérialistes. »

http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

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le 30 oct. 2023

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