Sous la pression du studio Universal, Don Mancini se lance dans l'écriture précipitée du troisième épisode alors même que le second n'est pas encore sorti.
Celui-ci se plie à l'exercice de mauvaise grâce étant donné qu'il n'a même pas le temps de bien réfléchir au concept. Ayant vu peu de temps auparavant Full Metal Jacket, il oriente son récit vers une académie militaire où serait envoyé Andy, maintenant âgé de 16 ans.


Pour faire le lien avec l'épisode précédent, il intègre le personnage du CEO de Play Pals Toys (Peter Sullivan) et son envie de relancer la production du fameux Good Guy, puisque 6 ans ont passé depuis les derniers événements mettant en cause la famille Barclay.
Mancini avait dans l'idée de faire intervenir plusieurs Chucky pour la séquence de la mort du dit Peter Sullivan, mais le budget ne le permettant pas, le scénariste garda l'idée dans sa mémoire...et la ressortit à l'occasion de Cult of Chucky.


Justin Whalin remplace donc Alex Vincent dans le rôle d'Andy Barclay et la belle Perrey Reeves obtient la seconde tête d'affiche en tant que love interest/amazone.


Brad Dourif est évidemment encore une fois la voix de la poupée tueuse et ce Child's Play 3 est le dernier film mettant en scène la saga dite classique (les deux suivants étant la "Tiffany's era" et les derniers appartenant à la "Nica's Universe").


C'est la Kemper Military School and Junior College dans le Missouri (fermée définitivement en 2002 pour cause de faillite) qui servit de principal décor pour le film (ainsi que pour Saving Grace en 2007, mais j'l'ai pas vu, celui-là).


Film le moins aimé par et Dourif et Mancini, Child's Play 3 n'est pourtant pas si mauvais que ça.


Outre le fait de retrouver avec joie un Dourif sarcastique à souhait (mais ne versant pas dans la gaudriole autant que Englund/Krueger à la même époque, puisque Freddy's Dead sortit la même année), on y voit aussi Kevin Yagher rendre un travail abouti de par son expérience sur la franchise.
En plus, nous avons droit à une satire légère du milieu militaire via le Lieutenant-Colonel Felton (le plutôt chouette Travis Fine) et le "pervers capillaire" Sergent Botnick (l'azimuté Andrew Robinson, vu dans Hellraiser et surtout en tant que Scorpio dans Dirty Harry) et le climax final dans l'attraction foraine (d'ailleurs reprise telle quelle en 2009 dans le parc Universal Studios sous le nom de Chucky's Fun House) est plutôt efficace.


On retiendra aussi la scène lorsque Chucky se retrouve malgré lui dans le camion-benne et son énervement progressif face au jeune Tyler, qui ne veut plus jouer au "cache-cache de l'âme".


Malgré le peu de temps imparti à la rédaction du scénario, Mancini avait quand même écrit un prologue plus long où l'on voyait une bande de jeunes entrer par effraction dans l'usine Play Pals Toys (fermée depuis quelques années) pour s'y raconter le mythe de Chucky, avant d'en être chassés par le vigile ( le regretté John Ritter a été approché pour le rôle, mais il apparaitra finalement dans le film suivant...) et la fameuse séquence du "paint wargame" (avec les munitions factices remplacées par des vraies) aurait du être un véritable bain de sang avec un grand nombre de victimes (au lieu d'un seul et unique mort dans le produit fini)...
Mais le budget ne le permit pas.


On se retrouve donc avec un film bancal avec son lot d'invraisemblances:



  • Encore une fois, la résurrection de Chucky est tirée par les cheveux: quelques gouttes de son sang tombant dans du plastique fondu suffit à le faire revenir...


  • Improbable que Tyler puisse emmener sa Lynx (ou Game Gear) de partout comme il le fait, étant donné la structure militaire dans laquelle il se trouve...


  • Comment se fait-il que personne ne trouve le cadavre du Sergent Botnick ?


  • Comment Chucky peut-il remplacer autant de munitions alors que les deux groupes de militaires marchent vers l'armurerie dans le même temps (laissant un écart se comptant à peine en une poignée de minutes dans le récit) ?



Malgré tout, ce film se laisse voir car il fait lien avec les deux précédents mais en parallèle, on voit bien que le concept est arrivé à sa fin, du moins dans cette forme classique...


Au rayon bonnes choses - outre celles déjà citées plus haut - on a un excellent générique d'ouverture illustré par (enfin !) un Main Theme énergique (épique ?) et correspondant parfaitement à son sujet...ce qui est pas si mal, en fin de compte !


Opening Sequence by Wayne Fitzgerald
https://www.youtube.com/watch?v=QaeZI2zis58


Main Theme by Cory Lerios & John D'Andrea
https://www.youtube.com/watch?v=n2JidSkyioU

Créée

le 23 juin 2019

Critique lue 531 fois

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The Lizard King

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