« Je me souviens bien avoir été surpris par la coiffure militaire de Michael Douglas, célèbre pour ses rôles dans « À la poursuite du diamant vert », « Liaison fatale » et « La guerre des Roses ». En découvrant l’affiche du film « Chute libre », j’ai également été frappé par son costume chic et sobre d’homme d’affaires : pantalon et cravate noirs, chemise blanche. Michael Douglas joue le rôle d’un citoyen américain accablé par les pressions de la vie moderne, qui finit par craquer et décide de rentrer chez son ex-femme pour célébrer l’anniversaire de sa fille, alors qu’il n’en avait pas le droit en raison d’une mesure d’éloignement. Tout semble l’accabler tout le temps !
Dès le générique, on ressent déjà une pression sociétale intense peser sur le personnage. La progression de sa descente dans la folie est magistralement orchestrée. Chaque situation défavorable s’accumule, créant une bombe à retardement inquiétante ! Comme le dit Marshall Rosenberg : « La frustration est le résultat des besoins non satisfaits. » Déjà dégoûté par la société de consommation, le chômage et le divorce, ce personnage n’avait aucune possibilité d’exprimer ses besoins.
La différence entre la publicité du restaurant type McDonald’s et la réalité est flagrante dans notre société ! La séquence où le personnage pète ses plombs dans un restaurant en critiquant la publicité mensongère d’un hamburger est mémorable, époustouflante ! La critique de la société de consommation y est extrêmement percutante !
Le terme « économiquement viable » utilisé dans le film est frappant. Les propos du personnage : « J’ai perdu mon travail. Enfin, je l’ai perdu. C’est lui qui m’a perdu. Je suis obsolète. Je ne suis pas économiquement viable. Je n’arrive même pas à nourrir ma fille » sont déchirants et révoltants à la fois. Cela reflète les effets pervers d’une société capitaliste, consommatrice et administrative, inadaptée aux besoins des individus issus des milieux populaires.
Ce qui est intéressant, c’est que le nom du personnage, William Foster, n’est dévoilé qu’au milieu du film, sans doute pour nous intriguer par son identité anonyme et amplifier le mystère autour de ce personnage !
« Chute libre » est une critique sociale incisive des conditions de vie dans une société marquée par les inégalités, où les privilèges des riches (golf, chirurgie esthétique) contrastent avec les luttes des plus démunis.
J’ai adoré ce film, saisissant du début à la fin, et je le recommande vivement à ceux qui cherchent une réflexion profonde sur les dysfonctionnements de notre société moderne. »