C'est un premier film avec de la fraîcheur et des maladresses. C'est aussi une comédie française avec son irrésistible besoin de mettre une touche dramatique, parce que ça fait plus sérieux, pas comme ceux trop drôle de Dany Boon, Franck Dubosc et Kev Adams... C'est surtout presque un feel good movie avec un titre comme seul le cinéma français en a le secret....
Comme pour la plupart des premiers films, c'est un brin autobiographique. La réalisatrice Sophie Reine a un peu mis d'elle-même au sein de cette famille marginale. Elle a surtout eu l'excellente idée de prendre Gustave Kerven dans le rôle de ce papa pas vraiment comme les autres. Ce gros nounours est attendrissant, il a une bonne bouille qui attire aussitôt la sympathie. Ses deux filles sont aussi touchantes, surtout la benjamine Fanie Zazini avec sa passion pour le catch et l'horreur. Au début, l’aînée Héloïse Dugas est un brin agaçante en surjouant, puis ça va mieux, avant d'en faire à nouveau des caisses, puis de se calmer. Elle est à l'image du film, avec des hauts et des bas, comme si elle imposait son rythme à l'histoire.
Dès le début, on a le sourire et on pense être devant une sympathique comédie, mettant le spectateur de bonne humeur et l'accompagnant de sa joie communicative, même après la séance. Mais c'était trop beau pour être vrai. Alors que Camille Cottin surprend son mode en étant pas du tout agaçante, en nous faisant oublier son affreuse choucroute dans le navrant Alliés, au point d'être aussi craquante qu'une pétale de maïs Kellogg's. Cela bascule dans le drame avec le syndrome de Gilles de la Tourette. En soi, le sujet est intéressant car rarement traité au cinéma, mais il casse un peu un film qui manque déjà de rythme. La bonne humeur va faire son retour, mais cela fonctionne moins bien. On tombe dans la naïveté et les bons sentiments, avec un final plutôt foutraque.
Avec un papa, deux filles, deux emplois et une fonctionnaire enquêtant sur la stabilité de cette famille, il y avait de quoi nous offrir diverses situations drôlissime. On va en avoir, comme la création du spectacle de la famille Patar(y), où à travers des répliques faisant mouches, mais cela reste des petits moments dans un petit film inoffensif. L'ombre de David Bowie plane sur eux, les prénoms des filles sont en rapport avec son oeuvre, tout comme les fins de transmission. C'est mignon, comme un hamster, mais on ne va pas passer son temps à le caresser durant une heure trente, car au bout d'un moment ça lasse, un peu comme avec ce film.
Un premier essai pas désagréable, avec une capacité de créer des personnages sympathiques. Cela donne envie de voir la suite des aventures de Sophie Reine derrière la caméra, d'avoir un papa ressemblant à Gustave Kerven, de tomber sur une fonctionnaire comme Camille Cottin et d'avoir d'adorables jeunes filles, malgré leurs caractères assez particuliers.