La beauté a parfois ses défauts qui empêche d'atteindre une perfection qu'une opération au scalpel peut rétablir. Dans Cinderella, l'attente d'une horreur graphique concernant les visages à charcuter germe beaucoup dans l'esprit mais le résultat à l'image nous entraîne bien loin de ce que le film laissait présager.
Le réalisateur prend le drame à corps qui couve quelques éléments d'épouvante plus ou moins forts en pointant du bout de son couteau la relation compliquée entre une mère divorcée et sa fille.
Le scénario qui détourne la fonction de personnage principal de Soo-kyung pour la transférer à sa meilleure amie, Hyun-soo, s’intéresse à cette dernière, une adolescente presque étouffée par le comportement possessif de sa mère, Yoon-hee, une chirurgienne plastique ayant amélioré le visage de ses copines. Or, ces dernières, une fois passées par la chirurgie, seront victimes d'hallucinations les menant tout droit vers la défiguration. Pour ajouter du piment à l'affaire, la femme cadavérique aux longs cheveux noirs vient déposer sa marque de fabrique dans le folklore horrifique asiatique, à savoir traquer les victimes par sa démarche particulière jusqu'à ce qu'elles craquent définitivement.
Cela devrait suffire à attirer l'attention mais la timide réalisation approche la peur à pas de velours pour s'embarquer vers l'angle psychologique qui s'impose dans les plans. Le malaise captive puis s'évanouit parce que le rythme s'étire, les plans s'attardent trop sur l'état psychologique et le mélo prend place. Dommage parce que la thématique du visage se positionne d'emblée dans l'expression horrifique qui n'aboutit pas à l'écran (une seule scène avec la pauvre Soon-kyung marque vraiment) tout en proposant un twist bien glaçant qui réveille le côté plat du film.