Je pense que ce documentaire devrait intéresser tous les petits cinéastes en herbe de SensCritique pour ce qu'il apporte comme information.
Si le film est avant tout la présentation, le portrait, de trois réalisateurs du plat pays, c'est aussi la présentation de la conception d'un film. Tout est abordé un peu trop brièvement, mais on en sait assez pour se faire une idée du dur labeur. Évidemment, il ne faut pas se leurrer : ce n'est pas parce que vous aurez fait un film à la Jean-Jacques Rousseau (le cinéaste, donc, pas l'écrivain) que ce sera bon. D'ailleurs, notre JJ national (décédé il y a peu) ne fait pas de bons films, comme quoi l'effort ne suffit pas. Mais c'est juste pour montrer à quel point un créateur en bave, surtout lorsqu'il n'a pas de budget et très peu voire pas du tout de reconnaissance. C'est dur oui, mais il faut se battre et trouver du plaisir là-dedans. Même quand des méchants membres de SC démolissent votre film avec des arguments sournois, tel que la taille du postérieur d'un acteur (pratique trop facile qui m'exaspère au plus haut point). Donc, le film est surtout un bon moyen de se motiver, de ne pas baisser les bras. Et puis c'est une belle tranche de rire.
Parce qu'on découvre ces trois personnalités si étranges et on rencontre leurs univers respectifs. C'est complètement fou, c'est beau. Après, il est dommage que les intervenants sollicités n'aient pas plus de choses à dire, des choses intelligentes surtout. J'aime bien Poelvoorde et Lanners, mais leurs brèves déclarations n'amènent vraiment rien au film. Il y a aussi la bonne idée de réunir les trois cinéastes, sauf qu'il s’agit en fait là d'une fausse bonne idée puisque l'auteur ne l'exploitera pas vraiment.
Bref, "Cinéastes à tout prix" est vraiment agréable à regarder surtout lorsqu'on cherche de la motivation, mais souffre tout de même de ne pas aller jusqu'au bout de ses idées. Allez, faudra que je me trouve des films Naveaux et Hardy ; en attendant, j'ai un Rousseau sous le coude à découvrir bientôt.