C'est un très beau western méconnu, qui flirte également avec le genre du film noir. Dean Martin chante à gorge déployée pendant le générique pour notre plus grand plaisir, avant de laisser place à l'intrigue : cinq hommes (ou six, Dean Martin étant malencontreusement mêlé à l'histoire, malgré lui) décident, après une partie de poker, de pendre le tricheur de la partie. Cela engendrera une vengeance destinée à ces joueurs de pokers, qui se feront assassinés un par un par un mystérieux inconnu dans la ville, alors qu'arrive un nouveau pasteur, incarné par le grand Robert Mitchum.
Ceux qui veulent une histoire où il est impossible de trouver le coupable seront déçus. Les cinéphiles devineront dès le début qui est le vengeur. Non, ce qui rend ce western charmant, c'est son ambiance naturelle, pas surfaite - sa très belle musique, deux grands acteurs très charismatiques répondant aux noms de Martin et Mitchum (franchement, qui est insensible à leur classe ?). Je peux prétendre que, malgré ma mince culture dans le ce genre, que c'est un vrai western : du poker, un saloon, un vengeur, une Bible, un colt, un derringer, une ruée vers l'or, un gambler cool as de la gâchette. Il répond aux codes classiques du genre, il ne brille pas forcément par sa mise en scène, qui est très simple - mais il est original, il se concentre sur son intrigue, sur la tension qui règne entre les potentielles futures victimes du tueur, sans oublier qu'un bon western, généralement, c'est avant tout un western dans une ville bien vivante .
Dommage que le film ne brille pas davantage par sa mise en scène, sinon cela aurait été presque parfait.