Pour compléter les critiques vues ici :
Chang Cheh réalise ici un film de Kung Fu qui vaut plus pour ses qualités cinématographiques que par son Kung Fu. Il y a au final peu de scènes d'arts martiaux et elles ne comptent vraiment pas parmi les plus mémorables de la Shaw Brothers..
Malheureusement, les chroniqueurs jugent le film comme un film de Kung Fu alors que ce n'en est pas vraiment un. Ou plutôt, ce film n'est pas que du Kung Fu... on y trouve bien plus !
L'intérêt des scènes de combats du film est qu'elles prolongent l'intrigue et le développement des personnages. En effet, les points forts du film sont avant tout son excellent scénario (proche des romans de Gu Long), la pertinence des nombreux personnages et de leur évolution tout au long du film. (les regrets du serpent, le jusqu'au boutisme du mille-patte, le scorpion à l'image de l'animal..).
La mise en scène est excellente, certains plans sont vraiment magnifiques, les décors sont soigneusement choisis (les costumes sont hélas moins réussis).
Philip Kwok et Sun Chien se révèlent d'excellents acteurs jouant à merveille l'ambiguité sur la moralité de leurs personnages (qui est la clé du film) et sur leurs engagements moraux (condisciples/ambition personnelle/justice/esprit de corps).
Les plus aventureux iront jusqu'à dire qu'on a mis du Nietzsche dans la traditionnelle tambouille confucéenne. Pour ma part, c'est une des meilleures parodies de la justice traditionnelle chinoise avec le très rigolo "Hail to the judge" de Stephen Chow. Ces deux films ont une petite dose de Kung Fu mais leur intérêt principal se trouve ailleurs.
Film hong kongais, distribué en langue mandarin (chinois continental) avec des acteurs taiwanais et dont la tirade finale est "tous les fonctionnaires sont corrompus" ! !
Impossible aujourd'hui !