Cela fait un bail que Tsukasa Hojo a créé le personnage de Ryo Saeba. Presque quarante ans.
Pour beaucoup, le garde du corps / détective privé aura accédé à la postérité via la série animée mutilée proposée durant les années Club Dorothée, qui auront par accident suscité la polémique du contenu et de la violence des programmes de nos chères têtes blondes. Ainsi que le souvenir un peu trompeur d'un seul obsédé sexuel, prenant le pas sur ses qualités de tireur d'élite.
Cet héritage et cette nostalgie auront été le prétexte, pour ce gougnafier de Lacheau, de privatiser Nicky Larson et d'en livrer une version d'une gaudriole abjecte traversée d'une bêtise honteuse et confondante.
Avant de renaître à partir 2019 au format film d'animation bien plus respectueux et honnête. Avec un Private Eyes qui plantait un décor plus moderne, tout en ne changeant rien de la formule City Hunter.
Aujourd'hui, Angel Dust s'inscrit comme la suite de cette renaissance qui en prolonge clairement les acquis. Il n'y aura donc pas à être surpris par l'aspect graphique de l'oeuvre, plutôt agréable, par l'animation léchée, ou par une apparition des Cat's Eyes en guest star.
Non, la surprise viendra de l'équilibre d'une histoire qui reprend a priori le schéma d'un épisode de la série télévisée, soit aider une jeune et jolie jeune femme en détresse. En résulte une première partie assez dynamique et burlesque, Laura punissant toujours Nicky dans leur "je t'aime, moi non plus" qui fait une partie du charme de l'ensemble. Il est par ailleurs rassurant de constater que le comportement de Ryo n'a pas changé d'un poil dans son entrain et sa lubricité.
Mais le deuxième tiers du film semble fonctionner parfois à vide, avant une dernière ligne droite rondement menée venant quelque peu gommer ce sentiment.
Car en 2024, Angel Dust donne l'impression, au contraire de Private Eyes, de moins bien marier l'ensemble des éléments de son intrigue. Ainsi, le pourquoi de l'enquête et le passé du garde du corps seront largement réservés pour le dernier tiers de l'aventure, culminant dans un face à face à suspens, mais surtout des plus poignants.
Sur cet aspect, Angel Dust rappelle l'antique téléfilm La Mort de City Hunter qui, déjà, avait levé un coin du voile des origines de Nicky Larson tout en adoptant un virage dramatique poignant.
Ce léger problème de rythme dans l'acte central mis à part, ce nouvel opus de Nicky Larson laisse une très bonne impression et pave le chemin d'une troisième aventure en forme de retour aux sources que l'on est impatient de découvrir.
Behind_the_Mask, qui a toujours les mains baladeuses.