City Hunter : La Mort de City Hunter
6.9
City Hunter : La Mort de City Hunter

Long-métrage d'animation de Masaharu Okuwaki (1999)

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  • Si aujourd'hui je reprends ma réelle identité, c'est pour terminer ce duel interrompu. Tu n'as pas oublié. Ce fameux jour, nous devions nous affronter pour déterminer qui serait le numéro 1 du milieu. Le vainqueur devait également emporter le coeur de Sayuri. En passant ce qu'avait pu sentir Sayuri quand elle s'est jetée en plein dans ta ligne de mire, sur le coup j'étais comme paralysé et finalement, j'ai renoncé à en finir avec toi. Alors j'ai rangé mes armes et fais mon chemin dans le monde des médias. Mais toi, tu es resté dans le milieu, toujours prêt à risquer ta vie jusqu'à devenir le numéo 1.

  • Nos chemins ne devaient plus se croiser. Et pourtant...

  • Eh oui... Ensuite, j'ai obtenu tout ce que je désirais : l'argent, la gloire et bien plus. Mais il y a une chose que je n'ai jamais réussi à avoir...

  • Oui. Devenir le numéro 1 du milieu.

  • Exact. Tant que je ne t'aurai pas tué, je ne serai jamais le numéro 1.



Live on stage ou plus précisément City Hunter : La mort de Ryo Saeba de Masaharu Okuwaki est un film très intéressant sortie 10 ans après la série animée "City Hunter" du manga : shonen éponyme de Tsukasa Hojo. Toute l'originalité de cette oeuvre et qui en fait tout son intérêt est qu'elle s'intéresse à une partie de la jeunesse de Ryo Saeba, lorsque celui-ci n'était encore qu'un mercenaire. Une proposition bienvenue qui lève enfin un peu le voile sur certains éléments composant le passé de notre garde du corps pervers. La ravissante présentatrice des informations sur la chaîne Mega City TV "Sayaka Asagiri" dont Ryo est fan (la présentatrice hein, pas la chaîne) engage celui-ci pour qu'il la protège de Mad Dog, un homme de main impitoyable qui aurait pris le contrôle de la chaîne en éliminant le grand patron : Douglas, ainsi qu'en prenant en otage l'ensemble des employés au moyen d'une bague qui diffuse un puissant poison à celui qui cherche à l'enlever ou à quitter Tokyo.


L'intrigue fonctionne bien et se permet quelques subtilités étonnantes en proposant une véritable critique des médias. Les différentes péripéties scénaristiques sont vraiment prenantes avec des retournements de situation tout à fait appréciable, notamment lors de son final qui lève le voile sur un mystère perceptible mais dont on ne devine jamais l'issue entourant le passif de Ryo avec celui de la présentatrice Sayaka, ainsi que l'antagoniste principal. Un apogée à la hauteur de nos attentes (je parle des fans) qui sera à l'origine d'une véritable trame tragique qui plongera le récit dans une mouvance plus sombre dans sa conclusion. Le récit se déroule sur 1H30 que l'on ne voit pas passer grace à la maîtrise des diverses situations auxquelles sont confrontés les personnages, même s'il est un peu à regretter un manque de sérieux de la part de Ryo sur certaines séquences qui méritaient plus de crédibilité d'incrédulité de sa part (après je rassure, on est bien loin de l'OAV "Bay City Wars" qui prenait malheureusement tout à prétexte pour faire de gros délires humoristiques avec Ryo Saeba). On retrouve également chaque lieu iconique du manga comme la ville de Shinjuku, la préfecture de la police avec la relation père/fille compliqué avec Saeko, ou encore le restaurant Cat's Eye tenu par Falcon et Miki.


Techniquement, l'animation est fluide faisant appel à des plans réfléchis pleins de symbolismes pour le héros. On peut constater une très nette amélioration des graphismes qui sont beaucoup plus détaillés et travaillés que l'ensemble des OAV et des films (hormis pour Goodbye my sweetheart) ainsi que ceux de la série TV de 1987. Le doublage VF est sympa, mais manque tout de même de force dramatique. La composition musicale est vraiment cool avec des titres très forts comme "Illusion City", ou encore "Magnum Fire", qui sont utilisés à bon escient via des envolées lyriques à la hauteur de certaines séquences permettant ainsi de bonifier le rendu final. L'action est généreuse puisqu'on a droit à trois duels de la part de Ryo qui affronte Mad Dog dans un esprit westernien, ainsi que le mystérieux antagoniste principal qui se fait passer pour Ryo. On a même droit à une énième confrontation entre Falcon et Ryo. Les péripéties s'enchainent à un rythme effréné de même que l'humour. La confrontation finale est intense et dramatiquement fort.


Tous les personnages cultes du manga et de la série animée sont présents avec Ryo, Kaori, Falcon, Saeko ou encore Miki. La relation amoureuse ambiguë entre Kaori et Ryo est ici encore exploité. Kaori dans un premier temps bourrin comme à son habitude laisse apparaître en seconde partie sa part féminine vis-à-vis de son attachement pour Ryo. Falcon prend à nouveau les armes, non pas dans une volonté d'aider Ryo mais de le confronter car il pense que cette fois-ci face à cet ennemi principal de l'ombre il n'en ressortira pas vainqueur, et que si Ryo doit mourir autant que cela soit face à lui dans un ultime duel qui enfin les départagera. Ryo Saeba est fidèle à lui-même en tant que garde du corps expert de la gâchette au comportement loufoque qui part en vrille totale lorsqu'il voit une fille sexy. Ryo qui se retrouve manipulé par les médias de sorte à le faire passer pour l'ennemi public n°1 du pays. Au cours de sa mission de garde du corps, il va se retrouver confronter à son obscur passé en aidant la ravissante journaliste Sayaka qui est loin d'être une figure mijorée. Mad Dog est un homme de main sadique que j'apprécie beaucoup, esthétiquement bien représenter à travers une figure funèbre tel un croc mort. Enfin, l'antagoniste principal de l'ombre est de qualité. Il ne montre son visage qu'à la toute fin, il apporte beaucoup de dramaturgie et d'intensité au récit.




  • Maintenant, vous êtes libre. Partez pour l'étranger, et prenez quelques vacances.

  • Venez avec moi. Je ne veux pas vous quitter. Je hais cette solitude et je ne peux pas vivre sans vous.

  • Il arrive un moment où les hommes ne peuvent plus jouer la comédie.



SPOILER / SPOILER / SPOILER



Jack, Sayuri et Ryo, un passé tourmenté



Jack et Sayuri sont donc les deux personnages étroitement liés au passé de Ryo puisqu'ils formaient autrefois... je dirai... un... trouple. La présentatrice Sayaka n'était nulle autre que Sayuri ancienne mercenaire qui faisait équipe une dizaine d'années plus tôt avec Ryo Saeba et Jack Knife. Jack l'alter egos de Ryo, qui depuis le départ était le fameux "Douglas", patron de la chaîne Mega City TV que Mad Dog était censé avoir tué. Jack et Ryo, ami et frère de combat, qui autrefois s'étaient affronté en duel pour savoir lequel des deux était le plus rapide, mais aussi et surtout pour décider lequel des deux aurait le coeur de Sayuri puisqu'elle refusait de choisir entre ceux-ci. Durant le duel, Sayuri s'était interposé entre les deux hommes, recevant en plein coeur une balle tirée par Ryo qui par chance heurta le médaillon de celle-ci ce qui lui permit d'échapper à la mort à l'insu de Ryo, parti en la laissant derrière agonisante dans les bras d'un Jack en sanglots. Un passé fort saisissant pour tout fan qui rêvait d'en savoir plus sur le passé de Ryo Saeba.


Les quelques images de flashback lors du générique final qui s'apparente aux dernières pensées de Jack étendu au sol sur ses derniers battements de coeur sont intelligemment mis en scène par Masaharu Okuwaki qui parvient à travers ses images à poser efficacement ce passif. Il en va de même pour les explications de Sayuri envers Kaori sur ses motivations (elle en veut à Ryo de l'avoir laissé pour morte), ainsi que celle de Jack, son époux, condamné à mort à cause d'un problème cardiaque (il veut en finir une bonne fois pour toute avec Ryo et terminer ce duel commencé des années plus tôt pour laver l'affront fait à Sayuri et pour savoir enfin lequel des deux est le meilleur, avant qu'il ne succombe à sa maladie), qui finissent de compléter ce tragique passé avec des flash-backs. Malgré tout, on était en droit d'espérer bien plus de détails sur ce passage encore trouble de la vie de mercenaire de Ryo qui dans le film Live on stage se révèle que durant les dix dernières minutes.


La relation entre Sayuri et Ryo est touchante et sincère, la première femme qu'il est vraiment aimé. On se demande si ce n'est pas à cause de cette relation qu'il est devenu un courreur de jupon incapable de prendre une relation amoureuse au sérieux. Après ce long-métrage, un film City Hunter sur les origines de Ryo Saeba aurait été super bienvenue. Dommage qu'il n'est jamais vu le jour. Mais bon, ne faisons pas la fine bouche, c'est déjà super que Masaharu Okuwaki et décidé de révéler une part d'ombre du personnage iconique de Tsukasa Hojo.


FIN SPOILER / FIN SPOILER / FIN SPOILER


CONCLUSION :


Live on stage (City Hunter : La mort de Ryo Saeba) réalisé par Masaharu Okuwaki est un long-métrage d'animation incontournable pour les fans du manga ou de la série animé de Tsukasa Hojo. Ryo Saeba comme on ne l'a jamais vu qui va retrouver ses vieux démons et dérouiller un max contre des adversaires à la hauteur de son talent.


Du très bon, non pas dénué de quelques maladresses mais pas de quoi faire tomber le string de Ryo.




  • Il ne me reste plus qu'une balle...

  • Ryo Saeba ! Montre toi et finissons en une bonne fois pour toutes.

  • Mais oui, qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas encore un piège !

  • Un contre un. Viens te battre. Ce sera au plus rapide. Comme il y a 10 ans au bon vieux temps.

  • D'accord.


B_Jérémy
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le 9 avr. 2021

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