« Un flic n'est rien de plus qu'un homme. »

Autrefois sex-symbol et star interdimensionnelle, Johnny Depp s'est malheureusement embourbé dans un trou sans fin. Figurant aux génériques de longs-métrages bateaux, de blockbusters essoufflés ou des petits films de Kevin Smith, l'acteur américain tente pourtant depuis quelques années d'effacer son image de mari violent et de clown maquillé comme une voiture volée en interprétant des rôles plus sérieux dans des productions plus sobres. Ainsi rejoint-il le projet City of Lies, énumération de l'enquête du meurtre de Notorious B.I.G. qui avait fait couler tant d'encre.

Long-métrage aux allures de DTV où un journaliste déterminé (Forest Whitaker) va questionner le flic responsable de l'enquête du meurtre du rappeur 18 ans plus tôt, City of Lies nous fait donc suivre à travers des flashbacks les évènements et l'enquête qu'avait fait le détective Russell Poole ainsi que celle, étroitement liée, qui donnera le Scandale Rampart (où plusieurs policiers de Los Angeles s'avéraient être des hommes de main de Death Row Records, label de Tupac et rival de Notorious B.I.G.). Manquant cruellement d'identité et de punch, l'intrigue reste intrigante à défaut de pleinement captiver, la faute à une mise en scène terriblement plate qui s'apparente plus à un épisode TV de série policière qu'à un réel polar destiné au grand écran.

Un brin confus dans son déroulement et son montage et pas vraiment réussi dans son ensemble, City of Lies n'est pas non plus la purge que son absence aujourd'hui laisserait penser être, juste un film tourné au mauvais moment pour l'ancien Jack Sparrow (l'acteur, sous tension à cause de son mariage qui battait de l'aile, s'est battu avec le régisseur général du film pendant le tournage, s'en est suivi un procès douloureux) et prévu pour sortir à un moment encore moins adéquat (nous sommes en août 2019 et le film reste inédit dans l'ensemble du globe excepté en Italie dû à des garanties impayées de la part de la production du fait que le film ait été repoussé à une sortie indéterminée). Reste la prestation d'un Johnny Depp tout en sobriété qui redore légèrement un blason terni par de trop nombreuses frasques mais qui peine à demeurer pour autant mémorable.