Une gosse de riches est élevée très aristocratiquement, c'est-à-dire privée de la liberté et des plaisirs qui sont ceux des fillettes de son âge. Ce préambule assez démonstratif prend fin quand la petite est kidnappée par quatre malfrats (dont Poiret et Serrault, plutôt sobres) pas trop malins.
On la voit arriver à gros sabots l'idée de la comédie de Raoul André, où la gamine va enfin s'amuser au contact de ses ravisseurs. Raoul André, grand réalisateur de nanars, s'en détourne ici, dans un film qui, sans atteindre des sommets, nous épargne les courantes stupidités et figures crétines du cinéaste. Le scénario n'est pas très imaginatif et s'adosse un peu trop facilement au numéro gracieux de la petite Minou Drouet, bonne bouille (trop) souriante dont l'interprétation a des petits accents de composition de chien savant vouée à nous attendrir. La ficelle est un peu grosse.
Le film distille un humour bon enfant (d'assez mauvais goût -et d'ailleurs pas très cohérent avec la nature des malfrats- dans la petite partie de la comédie où il est question
d'éliminer la fillette).
Les spectateurs les plus indulgents pourront s'amuser de voir, comme attendu, comment la fillette régente ses kidnappeurs amateurs.