L'étreinte du désir
Avec ce premier film, tourné dans un coin perdu du Costa-Rica, la réalisatrice Nathalie Álvarez Mesén dresse le portrait d’une femme singulière. Expérience cinématographique aussi sensitive que...
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le 6 juin 2022
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C'est un film fait par la réalisatrice d’origine costaricienne Nathalie Álvarez Mesén. Elle a écrit le scénario avec Maria Camila Arias. Clara Sola a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021.
Peu connu en Europe, ce drame va venir explorer une partie de la culture du Costa Rica. Dans ce pays d’Amérique Centrale, la place de la religion y est, en effet, très forte, et Clara Sola va venir souligner. Voir une jeune femme avec des problèmes psycho-moteur mis en avant comme un trophée de la volonté divine interroge forcément sur le côté malsain.
Le film est là pour pointer une dérive facile. C’est donc bien le comportement humain qui est remis en question et non la foi. On verra la pression de cette mère sur son enfant devenu adulte. Une emprise qui sera destructrice. Le refus de la soigner est d’ailleurs le signe d’un égoïsme caché derrière des excuses religieuses. Une tyrannie morale qui sera brisée par l’élan érotique pris par sa fille en découvrant son propre corps.
Contrairement à d’autres films tournés vers la sexualité, à aucun moment, on ne sent ici de dérive perverse. Tout est montré avec suggestion ou parcimonie. Il y a une véritable poésie dans les passages où Clara prend du plaisir. On sent l’épanouissement de cette femme qui découvre pour la première fois la sensation de liberté à travers l’orgasme. La présence de Santiago va mettre un intérêt et surtout un sens à tout cela. Le personnage de Clara a une vraie quête amoureuse qui va expliquer le réveil de son corps. L’aspect spirituel est aussi abordé avec le rapport entre Clara et la vie. On est même à la limite du mysticisme. Tout cela forme une belle osmose.
L’actrice Wendy Chinchilla Araya est sublime dans ce rôle. Elle arrive avec talent à faire transparaître les troubles de cette femme. Beaucoup d’émotion se dégage d’elle et on sera facilement en empathie avec. Dans des rôles plus secondaires, Daniel Castañeda Rincón et Ana Julia Porras Espinoza se débrouillent bien.
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le 1 juin 2022
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