La poétique libération par le désir sexuel

C'est un film fait par la réalisatrice d’origine costaricienne Nathalie Álvarez Mesén. Elle a écrit le scénario avec Maria Camila Arias. Clara Sola a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021.


Peu connu en Europe, ce drame va venir explorer une partie de la culture du Costa Rica. Dans ce pays d’Amérique Centrale, la place de la religion y est, en effet, très forte, et Clara Sola va venir souligner. Voir une jeune femme avec des problèmes psycho-moteur mis en avant comme un trophée de la volonté divine interroge forcément sur le côté malsain.


Le film est là pour pointer une dérive facile. C’est donc bien le comportement humain qui est remis en question et non la foi. On verra la pression de cette mère sur son enfant devenu adulte. Une emprise qui sera destructrice. Le refus de la soigner est d’ailleurs le signe d’un égoïsme caché derrière des excuses religieuses. Une tyrannie morale qui sera brisée par l’élan érotique pris par sa fille en découvrant son propre corps.


Contrairement à d’autres films tournés vers la sexualité, à aucun moment, on ne sent ici de dérive perverse. Tout est montré avec suggestion ou parcimonie. Il y a une véritable poésie dans les passages où Clara prend du plaisir. On sent l’épanouissement de cette femme qui découvre pour la première fois la sensation de liberté à travers l’orgasme. La présence de Santiago va mettre un intérêt et surtout un sens à tout cela. Le personnage de Clara a une vraie quête amoureuse qui va expliquer le réveil de son corps. L’aspect spirituel est aussi abordé avec le rapport entre Clara et la vie. On est même à la limite du mysticisme. Tout cela forme une belle osmose.


L’actrice Wendy Chinchilla Araya est sublime dans ce rôle. Elle arrive avec talent à faire transparaître les troubles de cette femme. Beaucoup d’émotion se dégage d’elle et on sera facilement en empathie avec. Dans des rôles plus secondaires, Daniel Castañeda Rincón et Ana Julia Porras Espinoza se débrouillent bien.

DoisJeLeVoir
8
Écrit par

Créée

le 1 juin 2022

Critique lue 89 fois

2 j'aime

DoisJeLeVoir

Écrit par

Critique lue 89 fois

2

D'autres avis sur Clara Sola

Clara Sola
Theloma
8

L'étreinte du désir

Avec ce premier film, tourné dans un coin perdu du Costa-Rica, la réalisatrice Nathalie Álvarez Mesén dresse le portrait d’une femme singulière. Expérience cinématographique aussi sensitive que...

le 6 juin 2022

11 j'aime

7

Clara Sola
Cinephile-doux
8

Tropique du désir

Clara n'est pas seule. Elle communique avec la nature qui l'entoure et ses animaux qui semblent comprendre en quoi sa "différence" n'est un problème que pour les humains, sa famille, notamment, qui...

le 3 avr. 2022

3 j'aime

Clara Sola
el_blasio
7

Clara dans le flou

Ce récit d’émancipation collisionne réalisme, onirisme et fantstique pour dépeindre un portrait de femme détonnant, original et subversif. Aux confins de la campagne costaricienne, Clara (Wendy...

le 4 mars 2022

3 j'aime

Du même critique

Monkey Man
DoisJeLeVoir
7

Le John Wick indien

Retour aux sources pour l'acteur britannique Dev Patel, qui ira en Inde sur la terre de ses ancêtres pour son premier film en tant que réalisateur. Si on peut être ravi qu'une grosse production aille...

le 21 avr. 2024

25 j'aime

Beetlejuice Beetlejuice
DoisJeLeVoir
8

Une suite Burtonienne

Trente-six ans après, Tim Burton a décidé de nous donner une suite au cultisme Beetlejuice. Habituellement, les seconds volets de film mémorables sont décevants. Cependant, Tim Burton ne rentre...

le 8 sept. 2024

14 j'aime

L'École du bout du monde
DoisJeLeVoir
9

Critique de L'École du bout du monde par DoisJeLeVoir

C’est la première réalisation de Pawo Choyning Dorji. Il en a aussi écrit le scénario. L'école du bout du monde a été nommé à l’Oscar du Meilleur film international. Les pays à travers le Monde ont...

le 16 mai 2022

13 j'aime