Termine Nathan*
Ah oui, je me disais bien que si je le revoyais, il en deviendrait presque bon. Je mets rarement 1 quand même mais quand ça pille horriblement "Terminator", quand ça y colle honteusement le concept...
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le 4 janv. 2014
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Dans les villes, les banlieues et nos campagnes, partout des bande jeunes voyous terrorisent les honnêtes gens. Derrière leur travestissements, leurs rites culturels, et leurs coupe de punk à chien, ils pervertissent le domaine de la culture, défient les lois et institutions et menacent l’équilibre de notre société. Bientôt, si rien n’est fait pour les stopper, vos enfants se mettront eux aussi à parler comme eux, à regarder Tik-Tok et à écouter les musiques de Aya Nakamura. Mark Lester avait déjà pris les devants dans les années 90 avec cette idée de réguler les ZEP par des prof-fesseurs zélés. Après avoir été célébré pour son Commando, puis réalisé une excellente adaptation de Stephen King (Firestarter), le réalisateur a néanmoins fait chou blanc avec son film suivant (Armée et Dangereux). Huit ans après avoir livré un vigilante movie en milieu scolaire qui a avait marqué toute une génération de parents pour sa violence et sa représentation d’une jeunesse dévoyé, sournoise, perverse et abjecte, l’heure été enfin venu de remettre ça de manière encore plus spectaculaire en renversant totalement l’ordre établi. Cette fois-ci la peur va donc changer de camps, et ce seront aux élèves de rentrer bien gentiment dans le rang pour éviter les fessés carabinées et coup de règle sur les doigts. Pour s’éviter tout procès d’intention de la part des associations, il prend cette fois le parti d’un jeune adolescent fraîchement sorti d’un centre de détention qui cherchera à se réintégrer à la société. Mais le fait est que cela paraît compliqué quand l’environnement a tout d’une zone de non droit où des gangs s’entre-déchirent pour le contrôle du territoire et la mainmise du trafic de dope. Et c’est à se demander ce que chacun d’entre-eux peut bien venir rechercher en allant pointer au bahut, le lien social ? des caresses buccale ? Une claque sur le cul ?
Nuke’em High était une sorte de réponse parodique et grand guignol au réactionnaire Class of 1984. Ce Class of 1999, c’est donc la réponse du berger à la bergère, et le réalisateur ne s'en cache même pas en se réappropriant sa création ainsi que plusieurs éléments et séquences esquissés dans la comédie de Lloyd Kaufman, tel que ces portiques de sécurité à l’entrée du lycée où les ados doivent y déposer l’ensemble de leurs armes à feu. On retrouve également ces gangs hétéroclites aux dress code vestimentaire complètement excentrique ou bien cette dernière partie complètement folle dans les couloirs de l’école où les jeunes enfourchent leur bécane afin de solder leur compte avec leur professeur. Evidemment, les encadrants vont avoir la main un peu lourde sur leurs élèves et vont chercher à les diviser pour mieux les éradiquer dans l’intérêt du bien commun. Si cette séquelle se voudrait donc moins clivante moralement, on reste néanmoins dans le politiquement incorrect puisque l’on y voit des lycéens s’entre-tuer sur un champ de bataille grandeur nature, ce qui préfigure le futur Battle Royale de Kinji Fukazaku. Par ailleurs, la réalisateur extrapole sur les dérives d’une société totalitariste où les autorités se mettraient à employer les nouvelles technologies non pas pour éduquer mais bien pour réprimer violemment les fauteurs de trouble.
L’argument de série B est donc complètement assumé ici, et c’est probablement ce qui explique ce désaveu de la part du public qui ne s’attendait pas à autant d’excès parodique. Pourtant le cinéaste assumera son idée du début à la fin en appliquant un traitement au premier degrés là où Lloyd Kaufman se complaisait à dresser un portrait au vitriole des institutions et des dangers du nucléaire. L’autre qualité à mettre au crédit du film c’est sa débauche de générosité dans ses effets spéciaux qui font la part belle au gore et aux animatroniques armé de lance-flamme, roquette et perceuse pour sonder la matière grise des salopiots. Le ton reste néanmoins assez bon enfant et il convient de saluer le tour de force technique opéré avec cette séquelle ambitieuse qui n’a pourtant coûté que 5 millions à produire ce qui est peu au vu des nombreux costumes, décors de quartiers dévastés, et véhicules customisés qui nous renvoie aux grandes heures du bis italien influencés par le succès du séminal Mad Max 2 de George Miller. Il est clair que si le spectateur accepte de fermer les yeux sur ces quelques ruptures de ton, incohérences et facilités scénaristique, il devrait passer un très bon moment en compagnie de cette équipe d’enseignant aux méthodes old school.
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Créée
le 28 août 2024
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