Class of 1984 revêtait un caractère alarmiste sur les violences faites au sein du système éducatif, porté par une nouvelle génération d’élèves peu porté sur le civisme. Sa séquelle assumait quand à elle pleinement son argument de série B avec un casting trié sur le volet, Malcolm McDowell notamment mais aussi Palm Grier (déesse de la blacksploitation), John P. Ryan et son sourire carnassier, ainsi que Patrick Kilpatrick qui interprétait une véritable brute épaisse. Ici nous aurons donc droit à un prof remplaçant dénué de tout charisme, de traits de personnalités ou de signe distinctif si ce n’est sa capacité à flanquer des raclées aux mauvais élèves. Et qui de mieux pour l’interpréter que ce grand dadais de Sasha Mitchell bien connu pour son rôle de Cody dans la série Notre Belle Famille. L’acteur au caractère colérique était d’ailleurs réputé pour être un véritable idiot. Mais il avait aussi ses qualités, et si la nature ne lui a pas doté d’un cerveau, il s’est néanmoins rattrapé sur le physique puisque ses talents martiaux lui ont permis de faire les belles heures de la saga Kickboxer à la suite du départ de JCVD. Ses coups de pieds, c’est de la poésie. Même si on en dira pas autant de son jeu monolithique. Faute d’expressivité, l’acteur a donc suivi les conseils que plusieurs réalisateurs lui ont prodigués tout au long de sa carrière : si tu n’as rien d’intéressant à dire, mieux vaut te taire. De toute manière, il a toujours été meilleur pour faire du civet de bras cassé avec ses adversaires et il faut le voir prendre la pause devant des explosions.
Mark Lester démissionnaire, c’est au cascadeur Spiro Razatos d’essuyer les plâtres et d’assurer la continuité de son œuvre. Son titre original permet d’ailleurs de mieux en effectuer la filiation (Class of 1999 II The Substitute) à l’aide de flash-back extrait du précédent volet qui feront office d’antisèche scénaristique pour introduire ce prof remplaçant dont on a jamais entendu parler et qui va débarquer de nulle part afin de rétablir l’ordre et la morale dans un lycée quitte à devoir mettre du plomb dans la tête de ses élèves pour y arriver. Malheureusement, il n’y a pas que dans l’éducation que le gouvernement a fait de sérieuses coupes budgétaires, et il paraît évident que la film souffre de sa mise en scène pachydermique et de son minable cachet télévisuel. Mais c’est véritablement à l’éditeur français que revient le parfait bonnet d’âne avec ce DVD qui ne propose que deux options : le chapitrage et la lecture du film tandis que le menu interactif nous livre un extrait prophétique du calvaire à venir. Peut-être aurions dû nous aussi faire comme cette fille poursuivi et prendre nos jambes à notre coup face à la laideur de cette copie délavée, recadré au format 4/3. La représentation de son futur dystopique s’en ressent également et se limitera à une poignée de punk à chien en tenue de bagnard tandis que son environnement se cantonne à une forêt et une école qui fait d’avantage centre de réinsertion pour classe de SEGPA. Les mises à morts y sont toutes mécanique et dénué du moindre effet gore susceptible de heurter la sensibilité du public qui n’attendait pourtant que ça. L’acteur n’y fait preuve d’aucune nuance ou subtilité, s’évertuant à jouer les Rambo des bacs à sable durant une partie de paintball organisé par le comité enseignant afin de semer des pièges et liquider l’ensemble des énergumènes qui pourraient entraver le bon déroulement de sa mission. John Boden a néanmoins un talon d’achille : ses sentiments amoureux qu’il éprouve pour une collègue déjà éprise d’un survivaliste en herbe. Le scénario tente bien de nous réserver quelques surprises quant aux origines de son personnage, mais son appétit carnassier, sa fascination pour les poèmes guerrier et ses troubles post-traumatiques finiront de lever tous les doutes du spectateur qui, s’il ne s’est pas assoupi entre temps devrait avoir fait le rapprochement pour fomenter sa propre théorie. Celle de constater l’aliénation d’un autiste abstinent et frustré faire son caca nerveux en balançant des mandales et des grenades histoire de revendiquer le peu d’humanité qu’il lui reste.
Plus on est de fous, plus on rit. Sur l’Écran Barge, tu trouveras toute une liste de critiques de films complètement DIN-GUES !