Vous vous faites péter le caisson dans votre salon ? Votre femme vous éventre dans la cuisine ? Votre tête fini empalée dans une porte vitrée après un bête accident ?
Vous n'avez pas trop à vous en faire : vous êtes mort. Par contre qui va nettoyer le bordel ? Vous croyez que les morceaux de cervelles ça part tout seul ? Vous êtes au courant que le sang sécher s'en va très mal sur les tapisseries ?
Heureusement quelqu'un est là pour ça, mieux que quelqu'un : Samuel L. Jackson est là. "Cleaner" raconte donc comment un spécialiste du nettoyage post crime se retrouve impliqué dans un meurtre qui n'a jamais été déclaré à la police. Le concept de nettoyeur est assez original et la perspective d'un duo Samuel L. Jackson/Ed Harris est alléchante. Seulement voilà derrière la caméra c'est Renny Harlin et Renny Harlin ne sait pas raconter une histoire ou broder une ambiance ou simplement maintenir un minimum d'intérêt. Renny Harlin est un bourrin, sa vision de Die Hard ou de Freddy nous prouve que le finlandais n'est à l'aise que lorsqu'il faut tout faire péter de façon débile.
Hors là, pas de bol, c'est un thriller tout ce qu'il y a de plus classique. Du genre à jouer sur les personnages, les situations, les dialogues et les rebondissements. Il faut avouer que le père Harlin n'est pas aidé non plus par un scénario prévisible et tout plat. Le principe du nettoyeur et tout ce que ça implique n'est finalement jamais exploité, le fait que Samuel L. Jackson soit un ancien flic a bien plus d'importance. Les enjeux ne décollent jamais, le suspense est aux abonnés absents.
Du coup on se fait gravement chier. Renny Harlin essaye de nous réveiller avec ses jeux de raccord grossiers et puérils, avec son intro cool sans aucun rapport avec le ton du film, avec Eva Mendes qui essaye de faire l'actrice. A l'image du script la mise en scène est plate, sans intérêt. Aucun moment ne vient sortir le spectateur de sa torpeur. Rien y fait, ça ressemble à un laborieux épisode de série télé banale. Le film se sauve tout juste de la nullité abyssale grâce à un duo central plutôt attachant mais il ne vaut clairement pas les 85 minutes, qui en paraissent 240, de vie que vous allez perdre en le regardant.