La crise des subprimes a marqué l’Histoire récente des USA. Evidemment, on a eu un lot de films et de documentaires sur le sujet. Le documentaire Cleveland Contre Wall Street en fait partie.
Réalisé par Jean-Stéphane Bron, Cleveland Contre Wall Street prend le parti d’organiser un faux procès entre les habitants d’une ville frappée par la crise et les banques, ce qui est une idée remarquable. Grâce à cela, le spectateur un peu novice en finance n’est jamais perdu, car le film explicite très bien ce qu’est la crise des subprimes et comment elle a impacté la vie de gens normaux. Certaines joutes verbales sont fabuleuses et Jean-Stéphane Bron les réalise bien, laissant sa caméra dans un coin et les personnages s’expliquer. Mais ce qui aurait dû être un huis clos pur et dur dans un tribunal n’en est pas un, Bron se baladant par moments en dehors de la salle et interviewant les différents intervenants. C’est là que le film se plante un peu. Alors qu’il ne prend absolument pas parti dans le tribunal, le fait de nous présenter les différents plaignants marche totalement le mauvais sens, car il est impossible de ne pas s’y attacher et donc, de prendre parti. C’est là que Cleveland Contre Wall Street se trompe un peu.
Dans cette crise, tout le monde est fautif, certains plus que d’autres. C’est ce que le film veut nous dire. Mais il se noie un peu. Dommage, car le reste est assez remarquable. Indispensable à défaut d’être vraiment réussi.