De la tendresse. De la compassion. Appelez cela comme vous voudrez, je n'arrive pas à ne pas aimer ce film. Sans être brillant ou mauvais dans un compartiment en particulier, il suffit pourtant de le comparer au reste de la filmographie de Renny Harlin pour que "Cliffhanger" prenne une tout autre dimension. D'accord, il y a bien Die Hard 2...ouais non en fait, j'ai rien dit.

Gabe Walker donc, grimpeur hors pair et secouriste de haute montagne, est de retour en hauteur parmi les siens après une ellipse de huit mois consécutive à un incident dont il se sent responsable et qui a jeté un froid sur l'équipe. Il va rapidement se retrouver à jouer au chat et à la souris avec un groupe terroriste en quête d'une cargaison dérobée en plein vol (!) dans une scène ma foi pas trop mal fichue. Notre héros a beau ne plus être au sommet de sa forme, il pic une colère dès lors que les méchants s'en prennent à son ancienne team. Torse à poil sur un manteau neigeux s'il le faut, Walker n'a pas le temps de mourir transi. Qu'on se le dise, c'est l'hypothermie qui se fait refroidir par Stallone, et non l'inverse. Le surhomme, qui grimpe à la verticale sans l'aide de ses jambes va comme on s'y attend, passer rapidement de traqué à traqueur, dans une escalade de violence. Le groupuscule, mené par un John à Lithgow démesuré et en roue libre, peut-il ne faire qu'une bouchée du "Gabe aux pinces d'or" ? Tintin !

Le film n'est pas uniquement constitué de scènes d'action, il les enchaîne cependant à un rythme assez régulier, et n'oublie pas son lot de punchlines. "It costs a fortune to heat this place" m'a tué. De leur côté, Stallone et sa doublure s'en donnent à coeur joie pour cumuler les prouesses physiques, les bastons se résumant à du bon gros bourre-pifs quand ce n'est pas du simili catch. A ce titre, j'aime beaucoup tout l'arc - un bien grand mot, la traque disons - jusqu'à l'affrontement avec le grand black, Kynette. Oui, un méchant terroriste à la mine de rappeur patibulaire est affublé de ce patronyme. Comment peut-on prendre l'histoire au sérieux avec de tels ingrédients ? Pourquoi ne pas avoir nommé le film "Kynette Adventures !" tant qu’ils y étaient ? Toujours est-il qu'il y en a une qui a pu délirer là-dessus et ainsi passer un agréable moment devant ce divertissement si loin de ses domaines de prédilection habituels. C'est toujours ça de pris. Pour le reste, le chemin est balisé, pas de grande surprise, mais juste quelque chose d'honnête et avec une distribution pleine de bonne volonté (mention à Michael "Connard" Rooker que j'aime bien quand même).

Finalement, les terroristes sont tout de même sacrément idiots de s'attaquer à Stallone alors qu'il est chez lui. C'est pourtant sans équivoque, "Rocky Mountains"...
Gothic
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le 4 févr. 2015

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