Un film indépendant en VO qui forcément sent le déjà vu (l'ambiance grise rappelle celle de Fish Tank, ou encore 4 mois 3 semaines 2 jours), mais une belle découverte. Nous entrons dans le quotidien de Jasna, une adolescente de 16 ans qui fuit la rudesse de son quotidien précaire en se mettant en scène avec la fonction caméra de son téléphone. Elle filme un narcissisme sexuel poussé à l'extrême, une fuite en avant parsemée de vêtements tape à l'œil, de soirée bruyantes et de sexe cru. Car derrière son apparence de fille ingrate et insensible, apparemment indifférente aux problèmes de sa famille et à la maladie de son père, cette Christiane F serbe est dévastée par la tristesse et aime profondément son papa mais il est plus confortable pour elle de n'avouer son amour qu'à un mec de son âge qui a fait d'elle son objet sexuel, rôle qu'elle endosse avec une excitation certaine.
Quartiers gris, graffitis, petits hauts pailletés, rouge à lèvres vifs, chansons serbes romantiques... Une belle harmonie esthétique et une héroïne assez fascinante qu'on aime voir évoluer avec cette grâce du désespoir.