Close
4.9
Close

Film de Vicky Jewson (2019)

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Une oeuvre imparfaite à la sonorité parfaite.


-Sam!
-Ils vont t'enlever.
-Je fais quoi?
-Tu dois riposter.
-Sam!
-Zoe, tu dois te battre.
-Sam!
-Te laisse pas faire. Tu les laisses pas t'amener en voiture. Voilà ta chance. Tu dois te battre...
-Sam!
-Hé. Te laisse pas faire. Bats-toi.
-Non! Sam! Sam!
-Bats-toi Zoe!



Close est un thriller d'action présenté par Netflix écrit et réalisé par la jeune Anglaise Vicky Jewson à qui l'on doit Born of war(2013) et Lady Godiva(2008) qui livre un thriller d'action inspirée de la vraie garde du corps féminine Jacquie Davis. Mettant en avant une histoire à l'intrigue au départ simple mais audacieux pour finalement devenir relativement bordélique et flou. Un scénario basé dans un premier temps sur l'échelle d'un simple survivor enragé qui séduit virant sur sa fin à un complot industriel de rachat qui se complique la vie pour rien et brasse beaucoup d'air pour juste nous rendre confus. Cela confère au récit une substance fragile et décevante sur son final terriblement bâclé mais qui heureusement à l'intelligence de se rattraper sur le lien subtil des deux personnages principaux et ce caractère courageux plein de féminité et de maturité conféré au film.


Au niveau de la mise en scène, Vicky Fewson nous sert un corps cinématographique assez sobre bien qu’agréable sur certain plan mais clairement instable. Avec sa caméra, elle mystifie superbement le contraste autour du visage balafré de Noomi Rapace ce qui offrent des plans intéressants et met la comédienne bien en valeur. On peut également noter que la photographie s'en résume à un objet assez attrayant qui offre quelque cadre ensoleillé pertinent mais rien d'incroyable non plus. En revanche, et de manière grossière certains effets de style de la cinéaste notamment sur les découpages des séquences sont vraiment mal gérés ce qui est fort dommage tant ça saute assez facilement aux yeux et gâche un peu l'expérience. Du coup l'ambiance du film s'en trouve perturbée mais heureusement reste un minimum sous tension grâce notamment à une scène d'ouverture déroulant une idée claire sur la gravité du support.


Les scènes d'action ont la réussite d'être très réalistes, à la fois dure, brutal, convulsif, fiévreux et cuisant. Les protagonistes hurlent, jurent, transpire, saigne, tremble, en clair on y croit. De par son petit gabarie Noomi Rapace prend souvent des raclés, mais devant son enragement et sa détermination à vouloir survivre, elle ne faiblit jamais dans sa volonté et continue à se battre tant que les ennemies sont encore debout. Une proposition autour de l'action qui fonctionne très bien car elle n'est jamais exagérée allant jusqu'à être logique dans les décisions prises par les protagonistes. Ce point offre un spectacle rafraîchissant et plaisant durant les 3/4 du long métrage mais se retrouve infecté par ce final si soudain et déconcertant qui joue la grande carte de la facilité, délaissant son action pour partir dans le complotisme dont on n'aura aucune réponse claire. C'est fort dommage car Close était jusque-là une oeuvre honnête, énergique et performante.


Les rôles principaux ont été confiés à des femmes qui ont du caractère avec Noomi Rapace(la saga Millénium), Sophie Nelisse(Et au pire, on se mariera) et Indira Varma(Game of throne). Chaque rôle propose une force de caractère, de physique et de dramaturgie émotionnelle. Les traits marqués de blessure de Noomi Rapace dominent bien entendu chaque séquence proposant une performance impressionnante sous les traits de Sam. Elle est présentée avec un contraste intriguant entre la grâce et la brutalité qui s’avère extrêmement efficace. La construction de son personnage de femme forte n'est pas stéréotypée par un statut de guerrier indémontable capable de vaincre à elle seule une armada entière en présentant des techniques de combat extra ordinaire. C'est fort heureusement bien plus nuancé que cela, présentant beaucoup de fragilité et de force intelligemment mise à contribution. En clair c'est bien elle qui tient la vedette et propose la performance la plus aboutie.


Le personnage incarné par Sophie Nelisse "Zoe", représente le gros cliché du gosse de riche pourrie gâté, rebelle piquant continuellement sa crise de mécontentement. Judicieusement et avec bravissimo Zoe perdra cette façade de tête à claques au moment où le temps pour la survie sous la direction de sa garde du corps se met en place. Cela confère à ce protagoniste un caractère mûr, raisonnable et pragmatique oubliant ces petits problèmes de riche le moment opportun ce qui en fait une jeune femme pleine de surprise. La relation qu'elle entretient avec Noomi est intéressante, au début froid puis rapidement à un rapport d'entre aide et de respect ou la jeune bourgeoise à mesure qu'elle passe du temps avec sa garde du corps apprend à être forte et courageuse et Noomi en contre partis apprend à s'ouvrir à cette dernière. L'évolution de ce personnage est pertinente à suivre mûrissant sous la pression des balles et des coups.


Vient enfin la comédienne Varma Indira qui incarne Rima la belle-mère de Zoe et c'est avec ce personnage que j'ai un problème. Le soucie ne vient pas du jeu de Varma qui est à la hauteur mais plus dans la composante du personnage où je ne sais pourquoi on essaye d'en faire un élément imprévisible où l'on ne sait si elle fait partie des gentils ou des méchants. En cela l'idée de doute n'est pas une mauvaise chose mais quand elle est sert le récit ce qui n'est pas le cas ici, pire cela rend le tout confus. Par contre zéro pointé au niveau des antagonistes qui sont vraiment transparent représentant une méga-société concurrente dont on ne sait rien et ne vois rien.


À présent parlons de la musique et il y a beaucoup de choses à dire! Le générique qui après une scène d'introduction tout en action apparaît tel un film de James Bond, avec une reprise du groupe "Candy Says" du titre connut "Running up that Hill" de Kate Bush sortie en 1985 puis repris par "placebo"(et bien d'autres) absolument géniale que je trouve encore meilleure que l'original déjà à la base magnifique. Pourvu de parole forte à propos de la difficulté à franchir une étape où il ne faut jamais cesser de courir allant jusqu'à vouloir faire un marcher avec Dieu pour échanger les places. Avec une telle intro au visuel si édifiant et à la chanson si impactant et étonnante le film commence fort et installe la barre haute. Presque le film mérite d'être visionné pour ses 15 premières minutes tant c'est intense et fort en proposition profonde et originale. On retrouve également en générique de fin la superbe chanson Beautiful feeling toujours de Candy Says. Marc Canham signe la soundtrack de toutes les pistes et elles sont dans l'ensemble mystérieux et énigmatique dans leurs sonorités.


CONCLUSION:


Globalement, Close est un sympathique thriller d'action qui aurait pu être encore meilleur s'il ne s'était pas perdu dans un scénario brouillon sur sa fin se compliquant la tâche pour rien. La réalisation de Vicky Jewson bien qu'intelligente sur quelques points fait des erreurs grossières, heureusement gommer par le superbe jeu de Noomi Rapace qui est génial sous les traits de Sam accompagné d'une Sophie Nelisse surprenante et d'une Indira Varma charismatique mais mal employée.
Un film qui ne restera pas dans les mémoires mais qui pourtant se paye le luxe d'apporter une expérience musicale remarquable rehaussant clairement ma note qui était à la base de 5 à 6/10, c'est pour dire la place importante d'une bonne bo dans une oeuvre! Petit coup de coeur pour bien entendu ses ost et la performance de Noomi Rapace.

B_Jérémy
6
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le 7 mars 2019

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