A fleur de peau

Léo et Rémi sont amis depuis toujours. Ils sont à l’âge charnier des adieux à l’enfance, où arrive la prise de conscience de ce(ux) que l’on quitte. On assiste à fleur de peau à leurs dernières complicités d’enfant dans le cadre lyrique des champs de fleur, du bunker abandonné, et des paysages que leurs vélos épuisés nous font traversés.

Léo et Rémi s’aiment lorsque leur fraternité se heurte aux regards assassins du collège. Le cocon protecteur dans lequel ils ont toujours vécu implose face aux esprits imbibés de patriarcat qui les entoure. De ricochet en ricochet, ils se blessent et s’enferment, la violence est plus dans les silences de leur éloignement que dans la brutalité extérieure, jusqu’à la déflagration finale.

Close est un film sur la pudeur. Le cinéma de Lukas Dhont est délicat dans la déchirure qu’il nous fait vivre. Son cinéma s’admire et se contemple tant il nous embarque par la douceur de son esthétisme et la pudicité généreuse des deux jeunes acteurs d’une juste sensibilité (Eden Dambride et Gustav de Waele). Close est un film sur nos amitiés en place, nos amitiés défaites et le deuil de ces amitiés vaincues.

Si tous les sujets de Close sont marqués par l’éphémère et le temps qui passe, Lukas Dhont les suspend pour nous offrir la possibilité de les (re)vivre un instant.