Polar basique
On ne peut pas dire que la carrière de Chow Jan-Wing soit la plus excitante du cinéma de Hong Kong. Bien au contraire même. Entre des films érotiques de seconde zone dans les années 90 (My Pale...
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le 14 sept. 2021
On ne peut pas dire que la carrière de Chow Jan-Wing soit la plus excitante du cinéma de Hong Kong. Bien au contraire même. Entre des films érotiques de seconde zone dans les années 90 (My Pale Lover, Hong Kong Show Girl) et des séries B bas de gamme dans les années 2000 (Dead end, Untouchable Maniac), ça ne donne clairement pas envie. Il n’y a que son premier film, Close Escape, qui vaille qu’on s’y intéresse un minimum. Et ça tombe bien, parce que c’est de lui que nous allons parler. Le monde est bien fait n’est-ce pas ? D’autant plus qu’à l’époque de HKMania, j’avais le DVD mais il ne marchait ni sur mon lecteur DVD, ni sur mon PC. Donc en y retombant dessus, je me suis dit qu’il était temps de voir ce que donnait ce petit polar made in Hong Kong malgré des avis souvent mitigés sur la toile.
Sur le papier, ça ne sent pas trop mauvais. Le casting est plutôt classieux pour qui connait un peu le ciné HK. On retrouve en guise de héros le charismatique Max Mok (Pedicab Driver, The Assassin) qui, bien qu’il n’ait pas eu la carrière qu’il méritait, est toujours très à l’aise dans le cinéma d’action et qu’il a bien la classe (rien que le plan final sur lequel se lance le générique prouve qu’il avait la classe en mode vénère). On retrouve également Aaron Kwok (2000 AD Somebody Up There Like Me) dans son premier film sur grand écran alors qu’il n’était à l’époque qu’un acteur occasionnel dans des émissions de la TVB (il était sur le point de percer en tant que chanteur). Mais aussi quelques artistes martiaux surdoués comme l’éternel méchant Dick Wei (Project A, Angel Terminators), qui semble prendre un plaisir à peine dissimulé dans ces rôles d’hommes d’affaires impitoyables, ou la jolie Yukari Oshima (Angel, Dreaming the Reality), reine du girls with guns. Le scénario ne brille pas par son originalité, mais ce n’est en général pas ce qui fait la force des kung fu polars de Hong Kong de cette période. On est ici dans le cliché, avec vol de diamants, méchant très très méchant (il a même des piranhas en aquarium, c’est dire s’il est méchant), un frère qui trempe dans des affaires louches, la mort d’un personnage, la vengeance des membres de la famille. Bref, du vu et revu cinquante mille fois mais néanmoins du vu et revu plutôt efficace. Et c’est ça qu’on demande à une série B de Hong Kong de la fin des années 80, pas grand-chose de plus : de la bonne castagne qui envoie du pâté. Si si, je suis sûr que vous êtes comme moi et que vous avez envie de voir tout ce beau monde lever la gambette pour coller des tatanes dans des mâchoires.
Les combats de la première moitié du film sont peu chorégraphiés, très bruts. Mais dans la deuxième, avec l’arrivée de Yukari Oshima, on est dans du plus typique polar HK de la fin des années 80/début 90, avec en guise d’apogée une grosse scène d’action finale à l’intérieur d’un appart, où le mobilier en prend pour son grade, ainsi que les différents participants. Là, les chorégraphies de Philip Kwok rendent hommage aux artistes martiaux. Bien que Aaron Kwok et Max Mok s’en sortent très bien malgré l’absence de formation martiale, c’est bien entendu Dick Wei et Yukari Oshima qui attirent l’attention. Tous deux balancent des kicks ultra puissants qui font plaisir à voir. Mais au final, ces scènes d’action ne sont pas si nombreuses car le réalisateur consacre un peu trop de temps à son intrigue certes efficace mais bien trop classique dans son déroulement, tout comme à ses personnages stéréotypés, bien que l’arrivée de celui de Yukari Oshima amène un peu de frais. Malgré tout, Close escape n’est jamais ennuyeux car il dégénère assez vite et ne succombe pas aux scènes d’humour de remplissage. Le ton est plutôt sombre, bien que le film se permette quelques moments un peu plus légers, et même relativement violents et au final on passe un plutôt bon moment, loin d’être exceptionnel ou mémorable.
Close Escape ne fait clairement pas partie des musts have en matière de polar d’action hongkongais. Néanmoins, le divertissement est suffisamment correct et la scène finale bien punchy pour qu’on y jette un œil sans ennui.
Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com
Créée
le 14 sept. 2021
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