Le titre... c'est quelque chose d'abstrait qu'on peut comprendre à partir du moment où tu regardes ce film, et non pas seulement en lisant son synopsis. Ce drame psychologique contient trois choses thématiquement importantes chez le personnage principal : enfance difficile, divorce inamicale et crime assisté. Sa survivance est animale, étant donné que son hamster apaise son hantise, lui tenant compagnie avec une conversation imaginaire, d'un ton juste.
Le scénario est tout bonnement bien écrit, sans maladresse, et déborde le vécu chez le scénariste-réalisateur qui ne cache pas « une série de crimes haineux et homophobes à St. John's où il grandissait avec une forte incidence sur lui, son coming-out et ses relations avec une homophobie internalisée ». Les écritures mettent également et visiblement à l'aise les acteurs dans tout le long du film, notamment le jeune Connor Jessup — très connu pour avoir interprété Ben dans Falling Skies.
Quant à la réalisation, techniquement parlant, c'est d'une poésie rimbaldienne, ultra-moderne et très créative résumant clairement la folie chez le jeune qui vient d'avoir dix-huit ans et qui débute un métier. Le jeu du montage démontre entre douceur et agressivité, en ajoutant du brouillard fou dans les décors absolument artistiques et nature de Saint-Jean de Terre-Neuve au Canada, d'où le tournage — et surtout la ville d'enfance du réalisateur.
C'est un film indépendant qui se laisse regarder, avec esprit ouvert.