Une fois qu'on aura souligné que Closet Monster traite de la quête identitaire et sexuelle d'un adolescent qui a subi un double traumatisme dans son enfance, que peut-on ajouter ? Qu'il y a comme un climat évanescent qui plane sur ce premier film d'un canadien de 29 ans, placé sous l'aile tutélaire de Xavier Dolan ? Et qu'il cherche la subtilité en prenant à rebours les clichés sur le sujet mais s'enferre quelque peu dans un symbolisme métaphorique aux allures de romantisme dépressif ? En dehors d'une séquence qui rappellera le caractère organique d'un certain Cronenberg, Closet Monster avance à tâtons, trop timoré dans ses objectifs et construit sur un ensemble de scènes, souvent coupés trop vite, dont aucune ne donne tout son jus. L'ensemble manque de fluidité, enserré entre réalisme et surnaturel et pâtit d'une interprétation globale tout juste correcte. Quant au hamster qui parle avec la voix d'Isabella Rossellini, il a toutes les apparences du "truc" mille fois vu de la conscience du jeune héros incarné en animal (ce qui nous change de l'ami imaginaire). En somme, cette chronique qui se veut originale reprend tous les oripeaux d'une trame éculée. S'il n'y avait cet esprit de sérieux qui exclut presque tout humour, on aurait pu lui accorder un demi-pouce levé pour l'effort d'essayer de renouveler le genre. Mais en l'occurrence, ce serait trop généreux.
PS : Non, Laurent Voulzy n'est pas le héros du film (voir son affiche).