Le rejeton inconnu de Godzilla et King Kong ?

Cloverfield est mon premier film en found footage (= film tourné caméra à l'épaule ; merci Karim Debbache). Et c'est une excellente surprise...

Le parti pris de nous faire vivre une histoire via le caméscope tenu par un des héros pendant toute la durée du film est une très bonne idée. Alors, faire "comme si" c'était un quidam lambda qui filme avec un caméscope bon marché, c'est évidemment s'exposer à du cadrage approximatif, un bougé flagrant, du filmage de pied, de la course tout en filmant ou un grain d'image dégueulasse quand la lumière n'est pas bonne. Si peut se sentir parfois nauséeux tant l'image saute, tous ces défauts contribuent à rendre le film plus crédible et plus immersif.
Résultat, on a vraiment l'impression de se sentir complètement présent dans le film et de vivre l'action aussi intensément que les protagonistes.
Et de l'action, il va y en avoir pendant 1h10 (le film est assez court). On rentre assez rapidement dans le vif du sujet pour suivre une course contre la montre de nos héros dans un Manhattan attaqué par 'quelque chose'.
Je n'expliciterai pas plus ce 'quelque chose'. J'apprécie d'ailleurs que la réalisation du film permette au spectateur de progressivement découvrir ce 'quelque chose', et pas nous balancer le truc au bout d'une demie-heure de film.
Le rythme du film est assez frénétique, mais entre des courses, des explosions, on assiste aussi bien à des scènes mémorables de destruction que de moments plus calmes, nous présentant des personnages bien ébranlés par la situation qu'ils vivent. Le film s'attache également à nous présenter quelques moments angoissants, pas réellement effrayants, mais qui s'intègrent bien après un moment calme et qui sont souvent prétexte à une nouvelle scène d'action.

Une très bonne surprise donc. J'ai particulièrement aimé la crédibilité de l'action. On se retrouve au coeur de la catastrophe et on voit avec les autres personnages certains monuments emblématiques se faire dégommer (la scène de la staute de la Liberté,... wahou).
On y trouvera des similitudes avec Godzilla ou King Kong, pour l'univers ou le lieu de l'action, mais le film est assez malin pour avoir sa propre patte. Ajoutez un scénario qui laisse (volontairement ?) beaucoup de zones floues ou sans réponses et qui laisse au spectateur la liberté de l'imagination pour qu'on obtienne du tout bon.