Attention derrière toi c’est affreux !
Je ne connaissais strictement rien de ce Club Dread si ce n’est une affiche qui m’avait fait bien délirer et une bande annonce qui laissait entrevoir une sorte de parodie de slashers dans le style Scary Movie. Au final, il s’agit bien d’une parodie, mais point ici de détournement de scènes connues de films d’horreur, le réalisateur va plus s’amuser à tourner en dérision tous les codes, personnages et clichés du genre Slasher remis sur le devant de la scène par le Scream de Wes Craven.
Quand on y regarde de plus prêt, on se rend compte que Club Dread a été pondu par les Broken Lizards, troupe de comiques déjà responsables du bien barré Super Troopers. Ici, il est question d’un groupe d’animateurs sur une île paradisiaque qui font tout pour que les vacanciers qui y viennent passent du bon temps, surtout sexuellement parlant, en n’hésitant pas d’ailleurs eux-mêmes à donner de leur personne. Ils sont complètement déjantés et chaque personnage vaut son pesant de cacahuètes. On a droit au DJ complètement fumé amateur de drogues diverses et variées, à l’entraineur de tennis rasta un peu à l’ouest, au petit hispanique dragueur à l’accent à couper au couteau, très porté sur la chose et accessoirement ancien tolard (le pourquoi de la prison est hilarant), ou encore une ancienne star de la chanson millionnaire et devenu alcoolique, fondateur du club de vacances, interprété par un Bill Paxton (Aliens, The Colony) en totale roue libre, en passant par le petit nouveau masseur remplaçant adepte de techniques ancestrales chinoises.
Des personnages hauts en couleurs qui vont être à l’origine de nombreuses scènes bien idiotes et il faut l’avouer très portées sur le sexe, le nombre de bombasses en petites tenues et de plans nichons y étant pour beaucoup.
Mais Club Dread est un film qui s’adresse avant tout aux amateurs de films d’horreur. Là où des Scary Movie plagient / parodient des scènes entières, Club Dread s’intéresse comme dit plus haut à tous les codes, clichés et tics inhérents au genre Slasher. On retrouve donc bien entendu un tueur déguisé (ici dans un style vaudou) adepte de la machette, et des animateurs qui vont essayer d’interpréter dans une scène mémorable sa manière de procéder pour les crimes. Les meurtres sont d’ailleurs vraiment réussis, un peu gores mine de rien avec leur lot d’éventrements et de décapitations en tout genre, mais ils sont toujours funs, voire ridicules mais dans le bon sens du terme. Le coup du tueur qui en marchant va plus vite que la jeune fille en voiturette de golf ou encore la « course poursuite » dans le labyrinthe avec les protagonistes déguisés en fruit permettent de vraiment rigoler. Mention spéciale au tueur increvable qui refait surface au moins cinq fois.
Club Dread aurait clairement pu pousser la farce plus loin et c’est le plus gros reproche qu’on pourrait lui faire. C’est bien joli de vouloir accoucher d’un nanar volontaire mais il faut le faire jusqu’au bout, et la petite perte de rythme en milieu de film pèse clairement et l’empêche d’être une réussite totale.
Néanmoins, le film fait son boulot et comme dans tout bon slasher, on va rapidement se prendre au jeu de quel personnage est le meurtrier. Sur ce point là, le scénario est assez bien construit et malgré le nombre de possibilités qui diminuent à fur et à mesure que les personnages meurent, j’ai personnellement eu du mal à identifier le tueur. Certains vrais slashers s’en sortent bien moins bien de ce côté là.
Club Dread est au final un mix entre le film d’horreur et la comédie assez réussi et très digeste. Certes, il faut apprécier un minimum l’humour idiot et les blagues très portées sur le sexe, mais l’ensemble fonctionne réellement et permet de passer de bons moments de rigolade. Une agréable surprise.
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