Pour ce genre de films, il faut généralement que je patiente plusieurs minutes avant que je n'en attende plus rien. Bon là, ça tombe plutôt mal, l'affiche du film titrant « La froce de la loi »… autant dire qu'il ne m'en fallait pas plus pour que je n'attende plus rien de ce Cobra avant même de commencer à le regarder.


De toute façon, affiche du film ou non, je pense qu'après seulement quelques minutes de film, j'aurais déjà perdu tout espoir en celui-ci. On sent qu'il y a eu énormément de coupes dans ce film (et c'est le cas, le premier montage durait plus de deux heures et comportait bien plus de violence graphique), le truc, c'est que les coupes rendent d'emblée le film plus ridicule qu'autre chose. Prenons l'exemple de la scène d'introduction : que fait le premier méchant du film afin de paraître bien méchant ? Il se gare sur une place handicapée d'un supermarché, pousse les clients puis tire sur les étales… Quelle horreur !… ah si ! Il tue quelqu'un en lui tirant dans le dos au bout d'un moment.

Le truc, c'est que le film est comme ça tout du long. Il y a plein de scènes qui ne fonctionnent pas ou qui donnent l'impression d'être raccourcie. La scène de course-poursuite dans l'hôpital par exemple, durant laquelle la femme de Sylvester Stallone, Brigitte Nielsen, n'alerte personne avec ses cris et tout le bruit qu'elle produit, les couloirs restant vides… mais se remplissent littéralement en cinq secondes après que l'alarme est actionnée. Une autre scène ridicule : la course-poursuite de fin durant laquelle la moitié des motards à la poursuite de Stallone a oublié son flingue… pour le coup, c'est vraiment pas de bol.

M'enfin là, j'ergote plus qu'autre chose. À la limite, je m'en fiche un peu qu'il y a de nombreuses scènes qui ne fonctionnent pas et de nombreux raccourcis, je ne m'attendais pas à voir un grand film de toute façon (quoique le coup du « le seul policier qui rejoint le groupe de Stallone est un traître » est parfaitement ridicule). Surtout qu'à côté de ça, certaines autres séquences sont mieux maîtrisées comme la première course poursuite du film… et mine de rien, même si ça se termine n'importe comment, la séquence dans l'hôpital ne commence pas si mal avec Brian Thompson qui nous fait de l'infiltration à la Hitman et une scène dans les toilettes qui n'est pas sans rappeler une certaine autre présente dans Shining.


Non ! Le plus gros problème du film, c'est son propos. Déjà, si vous trouviez que Rambo 2, réalisé lui aussi par George Cosmatos, manquait de subtilité, alors, vous serez surpris de voir à quel point Cobra arrive à le surpasser dans ce domaine sans faire le moindre effort… quoique quand on consulte quelques-unes des différentes interviews liées au film, notamment celle du directeur de la photographie, Ric Waite, on se rend compte que le George n'a pas servi à grand-chose et que Cobra est surtout LE film de Sylvester Stallone. En fait, de nombreux éléments du film proviennent du scénario que Stallone avait originellement écrit pour son rôle dans Le flic de Beverly Hills… qu'on aime ou non la saga d'Eddie Murphy, je crois qu'on peut remercier l'univers de nous avoir épargné cela.

En l'occurrence, Cobra ressemble à un mélange nul entre un personnage incarné par Charles Bronson, un autre par Belmondo, mais surtout l'inspecteur Harry. Le personnage est caractérisé par le fait qu'il s'appelle Marion, qu'il mange de la pizza froide devant sa télé (mais aussi des produits seins pour compenser), ses lunettes noires RayBeauf que portent la majorité des flics aux US et le fait qu'il exige que les autres soient polies avec lui… je ne sais même pas avec quoi ça rime.

Pour en revenir au Flic de Beverly Hills, ça ne m'étonnerait pas d'apprendre que Sylvester Stallone avait prévu de sortir ce film lors de la campagne présidentielle US de 1984 (ce qui coïnciderait avec la sortie dudit film) afin d'encourager les Américains à voter Reagan (au point qu'on y voit son portrait dans le bureau du personnage principal) tant Cobra est probablement l'un des plus bêtes films de propagande que j'ai pu voir dans ce monde (et je dis ça après avoir vu la version nazie du Titanic). Tout y est : le côté pro-arme et pro-violence ; le fait qu'on nous explique que les règles profitent surtout aux méchants ; les responsables de Cobra, les bureaucrates, sont là juste pour l'entraver ; les juges relâchent tous les criminels que la police capture (l'un des dialogues les plus affligeants du film) ; la loi est aussi du côté des criminels car ces derniers ont aussi des droits… franchement, j'ai autre chose à foutre de ma vie que de réentendre les discours de Zemmour en regardant un film américain des années 80.

Les méchants sont nuls. Ils sont méchants parce qu'ils sont méchants, voilà, c'est tout. Vous pourriez croire que je déconne, mais c'est ce qu'a sérieusement répondu Stallone à Brian Thompson lorsque ce dernier est venu lui poser des questions sur son personnage… je comprends mieux les sketchs des Guignols et des Inconnus, tout à coup. Il n'y a rien qui va les concernant, on ne sait pas comment ils fonctionnent : on les entend juste parler d'un « monde nouveau » et puis c'est tout, à aucun moment le film tente de les approfondir. Même leur logique qui est de buter Knudsen juste parce qu'elle a vu l'un d'entre eux, quitte à ce qu'il fasse tous buter, ne rime à rien.


En somme, que reste-t-il à Cobra ? Pas grand-chose. Peut-être quelques punchlines typiques des années 80 et plutôt bien trouvées, quelques scènes pas trop nulles non plus… m'enfin, vu le propos nauséabond qui s'en dégage, et vu à quel point je l'entends déjà assez rien qu'en trainant sur Twitter, franchement, je crois que j'ai autre chose à foutre de ma vie que de me retaper ce genre de discours sur un film de 1h20 (et en plus, on arrive à s'emmerder). Par contre, on n'oublie pas le côté clipesque classique des années 80 et la dizaine de placements de produits. En plus de ça, le peu d'estime que j'avais pour Stallone s'est envolée avec ce film, l'acteur-scénariste aurait interdit à la plupart des autres acteurs et membres de l'équipe technique de pouvoir venir lui parler durant le tournage… non vraiment, ça ne vaut pas le coup ce truc.

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le 20 mai 2023

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MacCAM

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