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Ce 8 janvier 2025, hier, j’ai perdu une amie très proche. J’ai contemplé le vide, hagard pendant un temps, en me demandant ce que je pouvais bien faire des heures à venir, alors qu’une partie de mon univers s’effondrait et que tout me semblait bien futile. Mais il faut s’occuper l’esprit lorsque l’on est sous le choc, se morfondre est insensé. Les jours à venir ne me laisseront pas de répit, quoi que je fasse. Du moins, c’est comme ça que j’appréhende le deuil. Le chagrin va et vient, et la personne aimée n’est jamais loin des pensées.
Alors quand mes yeux humides ont balayé la pièce et se sont arrêtés sur ma filmothèque, Coco m’a paru comme une évidence. Un moyen de ne pas nier mes émotions et de pleurer à chaudes larmes, comme j’avais pu le faire lorsque j’ai découvert ce petit bijou pour la première fois. Une manière de relativiser la mort en fêtant la vie qui fût.
Car c’est avant tout cela Coco. Un tourbillon bariolé de poésie et d’émotion qui unit déférence face à l’inéluctable et célébration du souvenir. Un écrin de toute beauté dans un Mexique à la croisée du folklore et du réalisme pour une histoire qui touche au cœur, par delà les idées de poursuivre sa passion coûte que coûte, la sagesse de ne jamais rencontrer son idole, ou l’humour d’un chien hideux mais perceptif. C’est la chanson du vivant : celle qui demande d’être un poco loco pour s’épanouir, celle qui est constellée des chagrins de La Llorona, celle qui mérite qu’on s’en souvienne.
Remember me, ce morceau que l’on nous fait miroiter par petits bouts tout au long du film pour enfin nous le livrer dans cette catharsis finale, où les sanglots éclatent devant la justesse des sentiments.
Les conditions particulières dans lesquelles j’écris ce billet m’empêchent évidemment d’être objectif, mais qu’importe. Je connaissais déjà Coco et sa force émotionnelle, celle-ci se retrouve simplement décuplée par les circonstances qui apportent une nouvelle lumière à ce bijou qui tape dans le mille.
Et moi non plus, je ne t’oublierais pas Amy.