Les parents du silence

Dans une ville de pêcheurs du Massachusetts. Tirant son titre de l'acronyme qualifiant les enfants d'adultes sourds, CODA suit Ruby, une lycéenne déchirée entre sa passion pour la musique et le fait de rester à la maison pour aider ses parents et son frère sourds.

Petit avis rapide parce que j'ai enfin vu CODA (qui signifie Child of death adults), que je souhaitais ardemment regarder depuis longtemps ! Abordant pertinemment la question sociale (la famille vit (et survit) de la pêche, et compte sur Ruby, dont la présence d'entendante est indispensable légalement à la sortie du bateau), ce remake de La famille Bélier sonne nettement plus juste que l'original. Déjà, il est interprété par des comédiens issus de la communauté sourde (dont la sublissime Marlee Matlin, Oscar 1987 de la meilleure actrice pour Les enfants du silence, l'un de mes films préférés). Je n'ai rien contre Karin Viard et Jean-François Damiens, mais ils étaient surtout là pour cabotiner et on avait bien du mal à croire à leur handicap... Ici, les trois comédiens sont tellement justes, particulièrement Troy Kostur (Oscar du meilleur second rôle masculin pour le film), vraiment émouvant en père pétri de délicatesse. Quant à Daniel Durant (qui interprète le grand frère de l'héroïne), il a plus de matière que dans le film français et son personnage, plus impliqué, est d'autant plus intéressant. Ensuite, de nombreuses scènes sont sous-titrées sans qu'il n'y ait besoin qu'une voix vienne doubler les dialogues des personnages en train de signer ! Le film de Lartigau était à destination des entendants, qui allaient pouvoir jeter un regard sur une famille sourde, on doit bien le dire, artificielle. CODA est à destination de tous, sourds et des entendants, et met à l'honneur la communauté sourde avec authenticité et finesse. Un film émouvant et attachant.