Thèmes : Vengeance / Justice / Amitié / Résilience / Action
Adaptation d'un webtoon
Bromance : 90 % / Romance : 0 % / Féminisme : 80% / Paternalisme : 0 % *
Jang Sung-chul dirige une entreprise de taxis et est le président d’une association d’aide aux victimes de crimes violents et à leur famille. Mais il est aussi le fondateur secret d’un groupe clandestin qui propose à ceux qui en font la demande de les venger. Kim Do-gi est son bras droit, chauffeur de taxi et homme de main de l’équipe, composée également de An Go-eun, experte en informatique et du duo de techniciens que forment Choi Kyung-goo et Park Jin-eon. Du côté de la légalité, Kang Ha-na est une jeune procureur qui tente de faire son travail dans un contexte toujours plus compliqué pour la justice…
Comment vous dire à quel point j’ai kiffé ce drama ? Je pense que ça faisait vraiment ttttttttttttrrrrrèèèèèèèèès longtemps que je n’avais pas eu devant les yeux une série qui déchire autant !!! Le gros kiff, quoi !
La série met en scène 5 personnages qui se sont improvisés justiciers, un peu comme l’Agence tout risque ou Mission : impossible, quoi. Ils s’infiltrent, ils manœuvrent (au sens propre, comme au figuré), ils démolissent. Bien sûr, seulement des ordures. Leurs clients ont été abusés, maltraités ou ont subi la perte d’un être cher. Eux-mêmes, sont des victimes collatérales de crimes violents et souffrent toujours, en silence…
Le héros de la série (Kim Do-gi, interprété par le toujours formidable Lee Je-hoon, aussi bon dans le registre dramatique que dans la comédie, il le prouve à nouveau ici) est calme, posé, déterminé, intelligent, un dur à cuire au cœur tendre. Comme un chevalier des temps modernes, plus sur un cheval mais en taxi premium. Retour aux classiques donc et à quelques un de ces personnages emblématiques des années 80, tels un John McClane ou un Martin Riggs. Le personnage de Kim Do-gi est l’élément le plus imposant de la série. Il est taiseux, décomplexé dans sa détermination, charismatique. Et terriblement touchant et attachant. Tout comme l’équipe des cinq mousquetaires, tous émouvants de part leur vécu, leur souffrance. Souffrance engendrée par des monstres, mais aussi par une société qui n’est pas exemplaire dans sa gestion des crimes et autres fautes graves. Go-eun, Sung-chul ou Do-gi incarnent toute l’affliction et la colère qui rongent les cœurs de ces proches endeuillés, jamais apaisés, jamais guéris, toujours au supplice. Et qui ont un jour décidé de faire justice eux-mêmes puisque la justice, incarnée ici par Ha-na, n’est pas souvent à la hauteur…
En parallèle, on pourra regarder d’autres séries sur la justice contemporaine sud-coréenne, et notamment le récent Juvenile justice -que je n’ai pas encore terminé à l’heure ou je rédige cet avis. Même constat dans cette série où l’on remet en question le système judiciaire sud-coréen dans sa gestion des cas de crimes commis par les jeunes : il n’est ni à la hauteur, ni ne peut rivaliser avec ce que la société engendre de violence et d’horreurs…
D’où le questionnement ici de notre procureur, la jeune et maligne Kang Ha-na, qui subodore bien vite que Kim Do-gi n’est pas un simple chauffeur de taxi. Oui, elle veut rendre la justice, mais comment le faire bien quand la voie légale ne donne pas satisfaction ? A l’inverse, comment justifier les actes commis par le groupe de Sung-chul ? Mais si la loi ne rend pas justice aux victimes, la société ne se condamne-t-elle pas elle-même ?
Alors oui, c’est un série dualiste et binaire, avec d’un côté des ordures et de l’autre des justiciers. Mais qu’est ce que ça fait comme bien de voir des salauds être malmenés, frappés, enfermés, réduits à néant ! Le tout sur une OST de malade et des combats virtuoses (à ce propos, j’ai bien l’impression que Lee Je-hoon a réalisé lui-même la plupart de ses cascades, y compris en voiture), avec des personnages et des acteurs formidables ! A noter que l’une des ordures est interprétée par cet acteur incroyable que je n’ai vu que dans Happiness (d’ailleurs, c’était lui le seul bon point de Happiness !) : Baek Hyeon-jin, dans le rôle du président de U-data. Il est tout simplement renversant !
L’équipe de Jang Sung-chul incarne à la fois la douleur, la vertu et l’honneur. On peut les voir comme des résistants, qui luttent contre un système injuste, où la loi collabore parfois avec le mal. Même si ici, les personnages des procureurs et des flics sont tous honnêtes (pas de brebis galeuse, ils sont tous au service de la justice). On peut remarquer que le personnage le plus impliqué côté légalité, c’est l’inspecteur Hwang qui travaille avec Ha-na. Plusieurs fois au cours de la série, on comprend qu’il la sent un peu border line, et il la ramène du côté de la loi. Finalement, ce personnage intègre
entre tous sera tué. C’est un personnage pur qui va être encore une fois la victime de ce système de violence sociétale.
D'ailleurs, les victimes du drama sont souvent des êtres très innocents (comme Maria, première cliente de l’équipe)...
J’ai adoré que la série nous présente un groupe de justiciers qui assument leurs actes. Ils vont au bout de leur quête, ils ne font plus de compromis. J’aime l’idée d’une série non hypocrite, un peu amorale, où l’on se fait justice soi-même, où l’on a décidé de ne pas pardonner. Car Sung-chul et ses acolytes ne jouent-ils pas dans la même cour que la très dangereuse Baek Seong-mi (extraordinaire Cha Ji-yeon !) qui
séquestre les ordures que Do-gi a capturé ?
Ok, oui, ici la violence est vue comme légitime pour combattre la violence, mais nos cinq héros sont pétris de bienveillance pour les victimes et ils sont beaux et fragiles (Go-eun et Do-gi en sont les exemples les plus pertinents). Et sur certaines affaires, ils règlent le problème en faisant plutôt du M. Phelps que du Hannibal/Barracuda/Looping aussi (même si c’est vraiment trop top de voir Do-gi casser la figure de tout le monde !). Cette fragilité qu'ils trainent, cette souffrance et cette croisade vengeresse qu'ils mènent n'existe que pour les mener jusqu'à la résilience et l'acceptation. J'ai aimé ce groupe de cinq oiseaux blessés qui continuent de voler au secours des autres, empathiques et à l'unisson.
Un petit mot sur les femmes du drama que sont Ha-na, Go-eun et Ji-yeon. Ce sont des combattantes (même fragilisées comme Go-eun), indépendantes et déterminées. De bien beaux personnages féminins qui dirigent (Ha-na et Ji-yeon).
Taxi driver est un drama hyper décomplexé et rafraîchissant, beau et grave aussi, au récit fluide, au tempo rapide et addictif. Du plaisir pur plein d'émotion. L’équipe des cinq fantastiques est soudée et follement attachante. Une série jubilatoire qui déchire et qui pose le problème de la justice en Corée du sud, trop lente, trop contrainte, imparfaite et qui soulève de nombreux problèmes de société comme le harcèlement scolaire ou la violence dans le monde du travail. Trop kiffant, j’ai A-D-O-R-E !
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EDIT Saison 2 : 6/10
Super super déçue de la saison 2 qui est lourdingue et poussive. Si j'ai aimé retrouver l'équipe et si les épisodes 1 et 2 sont efficaces, le reste est moyen ou bien niais. Les affaires menées par le groupe ne sont pas très intéressantes et les scénarios sont vraiment très peu crédibles. Alors, c'est souvent amusant (Lee Je-hoon sur un tracteur par exemple), mais c'est lassant. Le personnage de Kim Do-gi est fortement mis en avant, bien sûr, au détriment des autres membres de l'équipe, surtout de Sung-chul, qui a finalement peu de temps d'écran et d'actions à mener...
Côté méchant, le personnage est insipide au possible. L'acteur fait sans doute ce qu'il peut, mais ça ne fonctionne jamais, et la fin est sans saveur. Il manque des grands personnages féminins, comme ceux de la saison 1 : Ha-na, en pendant légal au héros (Esom, son interprète, n'a pas participé à cette saison pour cause de planning surchargé) et Dae-mo, ultra charismatique, qui n'est pas non plus de l'aventure... Dommage...
*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094