Dernièrement, je me suis mis à écumer les films moyens-nuls de Netflix car, pour citer Karim Debbache, "on peut beaucoup apprendre d'un mauvais film, parfois plus que d'un bon film". Et Code 8 n'est définitivement pas un bon film.
L'histoire se situe dans un monde pseudo-dystopique ultra sécuritaire. On nous raconte via des extraits de journaux télé que des personnes douées de pouvoirs sont apparus et ont eu une place prépondérante dans l'industrie. Désormais ils sont remplacés par des machines et discriminés par la société. C'est dans ce contexte que notre héro, Connor, intègre un gang de "spéciaux" pour effectuer des braquages.
Nom de Dieu que ce film est plat. Pas nul. Plat. C'est typique de la mouvance actuelle du High-concept (un pitch qu'on peut résumer en une phrase). "Hé les gars! J'ai revu Push et Baby-driver récemment, on pourrait faire un film qui mélange les deux non?" Voila...ça, c'est l'intégralité du meeting de lancement de projet dans les bureaux de la production. Et je pense que tout le reste du projet a été pensé avec la même audace et énergie.
La tête d'affiche donne les cousins Stephen et Robbie Amell, découvert avec les séries DC Arrow et Flash. Des belles gueules qui savent prendre un air sérieux et c'est à peu près tout. Non vraiment, c'est pas des acteurs.
Ca n'aurait été que ça j'aurais jamais parlé de ce film, mais ce qui m'a au final décidé, c'est sa façon d'aborder la dystopie. Bah comme le reste en fait, en surface. Et c'est typiquement le genre de chose qui ne sert à rien si ce n'est pas approfondi. Dans Code 8, ça consiste à avoir une police équipé d'androïdes et de drones ("ah oui, et j'ai vu Robocop aussi!") et de nous montrer une population rejetée et soumise aux contrôles abusifs et aux violences policières.
Putain! même Equilibrium que je conchie du plus profond de mon être est mieux foutu que ça. Enfin, pas mieux foutu faut pas déconner mais a fait l'effort d'essayer un truc.
Et le pire, c'est que Code 8 se contente de proposer cet univers fantastique (le genre, pas le ressenti) et n'en profite jamais vraiment puisqu'au final, on nous sert un film de gang et de braquage. A quoi ça sert d'avoir une nana qui fait fondre l'acier à mains nues quand il suffit de prendre un chalumeau?
Et hélas, impossible de compter sur la réal pour donner de l'intérêt à tout ça. C'est le B-A BA du metteur en scène. Champ, contre-champ, plan large, plan serré, gros plan, insert et cut cut cut cut cut (codec).
Bref, Code 8 n'est jamais touchant, jamais excitant, jamais marquant, jamais drôle ou délirant, jamais fun. Totalement oubliable (j'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à me souvenir de scènes du film alors que je l'ai vu il y a une semaine).