Code Momentum
4.5
Code Momentum

Film DTV (direct-to-video) de Stephen S. Campanelli (2015)

L’e-cinema se développe et de plus en plus de films sortent directement par ce biais-là. On l’a vu avec The Green Inferno d’Eli Roth, tout récemment avec Tigre et Dragon 2 de Yuen Woo-Ping, ou encore avec Momentum qui nous intéresse ici, premier film du chef opérateur Stephen S. Campanelli, ancien cadreur attitré de Clint Eastwood. Qu’on se le dise tout de suite, si vous n’aimez pas les films d’action à regarder avec le cerveau en mode OFF, vous pouvez arrêter immédiatement de lire ces lignes. Parce qu’avec Momentum, on est plus dans la série B sous testostérone, le genre de film qui ne se soucie que peu de la cohérence de ce qu’il raconte et qui cherche juste à divertir le spectateur en manque d’action burnée à la sauce fatale, en mettant sur le devant de la scène la belle Olga Kurylenko (Hitman, Quantum of Solace) qui semble extrêmement à l’aise avec deux pétoires à la main. Alors amis du cinéma décérébré, prenez-vous une bière, virez vos godasses et affalez-vous sur le canapé, ça va cartonner.


Momentum n’a donc absolument rien de révolutionnaire. Vous cherchez un film intelligent et original, passez votre chemin. Vous cherchez un film pour vous vider le cerveau après une dure journée de travail, là on va pouvoir discuter. Momentum n’a d’ailleurs aucune autre prétention que de proposer ce genre de spectacle primaire, un bon gros défouloir qui cartonne pas mal en termes d’action. Le film commence d’ailleurs par une scène de braquage à la fois étrange et efficace, étrange parce que les protagonistes sont vêtus de sortes de combinaisons à mi-chemin entre des agents du S.W.A.T et les Daft Punk, efficace car elle propose déjà un avant-goût de ce qui va arriver dans les 1h20 qui vont suivre : de l’action nerveuse, spectaculaire, parfois sanglante, souvent bien mise en scène, nous faisant comprendre que la poésie n’a absolument rien à faire ici.
La suite va être du même acabit, ne laissant que peu de temps de répit au spectateur, enchainant courses poursuites à pied ou en voiture, explosions, scènes de baston burnées, parties de cache-cache armées. Le scénario passe clairement en second à tel point qu’on en oublie rapidement les enjeux politiques de l’histoire ayant pour base un sénateur véreux, incarné par un Morgan Freeman (Les Evadés, Robin des Bois) qu’on doit voir 2 minutes, qui cherche à récupérer une clé USB contenant des données extrêmement confidentielles. L’action y est très lisible, on sent que Stephen S. Campanelli connait son métier et les quelques fulgurances de mise en scène qui parcourent le film sont là pour nous le confirmer.


Comme héroïne badass, on retrouve donc Olga Kurylenko, un peu trop habituée des rôles secondaires en mode jolie plante verte grâce à son physique très avantageux. Pourtant, elle porte à elle seule le film sur ses épaules. Certes, son jeu d’acteur n’est pas toujours très juste, mais elle donne énormément de sa personne dans ce rôle musclé qui lui va comme un gant, sorte de Lara Croft semi invincible qui ne recule devant rien, et certainement pas lorsqu’il faut cribler de balles ses ennemis. James Purefoy (Chevalier, la série Rome), dont le rôle au départ devait être interprété par Vincent Cassel, s’en sort également avec les honneurs malgré un coté un poil trop cabotin. Balançant des punchlines dès qu’il en a l’occasion en tant que grand méchant qu’il est, il est également celui qui va apporter une petite touche d’humour très léger mais bienvenu.
A coté de ça, on pourra reprocher à Momentum son coté un peu trop sérieux si on prend en compte les moments parfois improbables dont le film est parsemé et ce dès la scène d’intro. Quitte à jouer sur le terrain de l’action décérébrée, pourquoi ne pas y aller à fond, en mâtinant son film de second degré un peu à la manière d’un Shoot’em Up (2007) de Michael Danis avec Clive Owen ? On tombe souvent dans la facilité, en témoigne ce dénouement final qui semble expédié à la va-vite, partant sans doute d’une idée lancée lors d’une fin de repas un peu arrosé entre amis.


Momentum remplit très bien son rôle de série B d’action. Bourré d’incohérences, faisant preuve de bien trop grandes facilités scénaristiques et d’une originalité aux abonnés absents, il reste pourtant un divertissement solide pour qui a envie de passer 1h30 sans faire sourciller un seul de ses neurones.


Critique complète avec images et trailer : ICI

cherycok
6
Écrit par

Créée

le 25 mars 2016

Critique lue 1.8K fois

8 j'aime

cherycok

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

8

D'autres avis sur Code Momentum

Code Momentum
cherycok
6

100% Action

L’e-cinema se développe et de plus en plus de films sortent directement par ce biais-là. On l’a vu avec The Green Inferno d’Eli Roth, tout récemment avec Tigre et Dragon 2 de Yuen Woo-Ping, ou encore...

le 25 mars 2016

8 j'aime

Code Momentum
pierrick_D_
4

Critique de Code Momentum par pierrick_D_

Des braqueurs dévalisent une banque du Cap et y dérobent,outre de l'argent et des bijoux,une clé USB contenant des infos compromettantes pour un sénateur américain.Très vite,un commando de barbouzes...

le 2 févr. 2018

3 j'aime

Code Momentum
AMCHI
3

Critique de Code Momentum par AMCHI

Pas grand chose à dire sur ce film d'action qui est mené tambour-battant mais qui est mal filmé et mal cadré d'où une lassitude rapide devant ce produit sans saveur. Dommage pour Olga Kurylenko et...

le 27 nov. 2016

3 j'aime

Du même critique

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

20 j'aime

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1