Voici un film sorti depuis peu de temps passé inaperçu. Le méritait-il? A mon sens pas vraiment puisque ce conte s'intéresse à la force du conteur.Comprendre celui qui lit à haute voix. Mortimer, protagoniste principal de l'histoire, a le pouvoir de faire débarquer les personnages des histoires dans le réel en lisant à condition que le livre reprenne des gens du réel pour les faire entrer dans sa dimension. Le spectateur découvrira pourquoi ce don en apparence merveilleux le fait souffrir puisqu'il l'a dépossédé. On sourira aussi que l'homme a choisi de rester dans le monde du livre en tant que relieur et qu'il ne renie pas totalement sa passion pour les livres.
Avec un casting trois étoiles ( Helen Mirren, Brendan Fraser, Andy Serkis et Paul Bettany), Coeur d'encre livre aussi des personnages haut en couleurs et habités. Son rythme est convenable et il n'est pas ennuyeux, il faut le dire. Le créneau film imaginaire très pris par la franchise Harry Potter à l'époque n'a pas permis à Coeur d'encre d'avoir une visibilité et c'est plutôt dommage. C'est un film à faire découvrir à un large public et contribue à encourager la lecture de par le pouvoir des mots prononcés.Un prolongement différent mais pas si éloigné des intentions de l'Histoire sans fin où la lecture peut sublimer le monde tout en le mettant en danger. Cette subtile vigilance dans le merveilleux résonne car une adhésion aveugle serait tout à fait risible. Comme Harry Potter avait son Voldemort, Coeur d'Encre a son Capricorne même si le pouvoir de nuisance de ce vilain est nettement moins aboutie que Celui dont on ne prononce jamais le nom. Le film reste quand même un divertissement de bonne facture en gardant une qualité essentielle: celle de nous faire évader du réel pendant toute sa durée.