Attention, le sex-appeal n’est pas un vibromasseur avec accus.
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Si vous vous attendez à vous rincer l’œil à gogo de splendides créatures asiatiques nues, vous allez être cruellement déçus ! Il y a bien quelques passages où certes, vous aurez quelques fugitives visions émotionnelles si vous êtes du sexe masculin, mais rien de bien nouveau à l'Est de ce côté...
L'Asie comme tant d'autres pays a vu la mise au chômage de ses effeuilleuses.... Entendez par là de danseuses dont l'unique but était de se remuer un peu le popotin pour exciter le vulgum pecus mâle, avec au bout de la séquence, une mise à nu... De partielle aux débuts du strip-tease (les seins) à de plus en plus audacieuse au fil du temps, et avec le pubis rasé ne cachant plus rien du "triangle des Bermudes....."
Ce film est long, très long et on entend les odoriko confier leurs impression passées comme un allumeur de réverbères manifesterait ses regrets du temps jadis où il créait es lumières... Ou du crieur de nuit réveillant les gens en hurlant : "Tout va bien, dormez en paix, braves gens !""
L'une de ces beautés asiatique nettoie dévôtement sa coiffeuse de loge et son miroir en regrettant : "les jeunes odoriko, elles ne te soigneront plus comme moi..." C'est sa dernière prestation : l'art du nu se perd et les scènes ferment les unes après les autres...
Le phénomène de disparition des clubs de strip-tease n'est pas nouveau et beaucoup les regretteront...
Mais leurs disparitions en Asie n'est pas un phénomène isolé : le phénomène est mondial. Faut-il s'en plaindre ? A Paris, ni Pigalle ni la rue Saint Denis ne sont plus constellés de
cabarets-boites de nuit où plus d'un touriste s'est fait vider son portefeuille par de belles entraîneuses...
Ayant vu un documentaire sur le sujet, les "souteneurs" de la capitale ont disparu, préférant se recycler dans le commerce de la drogue plus lucratif et dilué, donc moins exposé aux représailles policières.
Même phénomène en Belgique où les maisons à lanterne extérieure rouge ont disparu des ruelles comme à Courtrai (Kortrijk).... On y était pourtant très permissif avec les bars montants où après avoir vu de près "la marchandise", on pouvait y goûter plus intimement sans que ça gêne qui que ce soit...
La réalité était plus difficile à admettre... Si les odoriko étaient des "produits du cru", en Europe, les jeunes beautés appelées à se dénuder étaient recrutées dans leurs pays comme artistes ou danseuses, plus ou moins formées à leur fonction future, payaient (en s'endettant) leurs costumes de scène, eurs voyages vers l'Europe, la bande magnéto de leur musique d'accompagnement liée à l'exhibition, et le cachet de leur numéro leur permettait à peine de payer leur hébergement (l'eau, l'électricité, tout leur étant tarifé hors de prix) , coiffeur, repas (...)
Elles ne se faisaient de l'argent en réalité qu'avec un pourcentage sur les consommations qu'elles provoquaient au bar, puis dans des compartiments plus discrets avec les câlins assortis... la gradation s'achevant parfois avec une surconsommation à l'étage selon les cabarets.
Se disant artistes et semblant y croire, parfois transsexuelles, et souvent inaptes à la langue du pays, elles étaient exploitées mais comparativement à leur vie antérieure, c'était le paradis...
Pour ne pas lasser le public, (qui adore le changement) elles accomplissaient un parcours européens de multiples cabarets en Allemagne, Belgique, France... et leur imprésario leur enlevait provisoirement leur passe-port pour éviter toute tentative d'indépendance.
Sur ce point, les odoriko semblaient moins esclavagées si j'en crois ce documentaire...
Alors pourquoi ces boites de strip ont-elles disparu ? Banalisation du sujet au cinéma à l'époque du X, libéralisation sexuelle due aux progrès des contraceptifs, manque de moyens ou de renouvellement, audaces d'Internet ? Lassitude généralisée...
Pourtant de près comme de loin le corps dénudé de la femme est toujours resté aussi beau et enviable... Si vous avez la clef du mystère ?
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Arte le 05.03.2024-