Coffy, la Panthère noire de Harlem par Ninesisters
En tant qu'amateur de cinéma, je suis un touche-à-tout. Et parmi les genres que j'apprécie, il y a la Blaxploitation, un mouvement né au début des années 70 après le succès de Sweet Sweetback's Baadasssss Song. Sans être un manifeste de la culture noir, ce cinéma compte bien donner aux acteurs afro-américains des rôles bien plus valorisants que ceux proposés traditionnellement par Hollywood : ils incarnent désormais des personnages badass, puissants, mais vertueux, en lutte constante contre des méchants blancs mais aussi quelques méchants noirs. Ces productions accumulent les poncifs et les stéréotypes et se déroulent principalement dans un monde fait de ghettos, drogues, putes, flingues, macs, ripoux, et musique funky. La plupart datent des années 70, ce qui contribue à apporter au genre une identité visuelle bien particulière.
Coffy la Panthère Noire de Harlem, un des plus grands succès de la Blaxploitation, casse évidemment certains codes de base, puisque point ici de super mecs virils en bois d'ébène, mais une héroïne pleine de charme et de colère, sachant manier aussi bien les armes que sa féminité. Elle aura plus de remords après avoir dézingué un dealer ou un mac, mais elle ne risque pas de s'arrêter pour autant.
A la fois violent, cru, et délirant, il s'agit d'un film tout simplement super agréable à regarder. Et si j'aurai envie de dire qu'il est tarentinesque, c'est tout simplement car Quentin Tarentino fait de multiples hommages à la Blaxploitation, en particulier dans Kill Bill et surtout Jacky Brown, où Pam Grier – l'actrice interprétant Coffy – fait une apparition.
Détail fort appréciable : Coffy la Panthère Noire de Harlem sent tellement bon les années 70 avec ses tenues funky et ses coupes afro qu'il en devient presque difficile de ne pas le prendre comme une parodie, alors qu'il s'agit vraiment du témoignage d'une époque. Cela ne fait qu'aujouter encore à la puissance visuelle et au délire de ce film, qui est décidément un véritable régal.