Après Mary Shelley, c'est le destin de Collette, grande écrivaine française du début du XXème, qui est mise en lumière par Wash Westmorland dans ce film. Des années durant, la brillante Collette écrira dans l'ombre de son mari, Willy, écrivain réputé de l'époque, les aventures de Claudine.
Keira Knightley, en rôle principale, campe - comme souvent dans ses films d'époque - une jeune ingénue passionnée qui se transforme par la force des choses en véritable lionne.
A ses cotés, Dominict West dans le rôle de son mari Willy, s'avère un parfait connard, aussi charmant que méprisant. Il incarne à la fois les valeurs machiste de son siècle du style "Quand c'est un homme qui est infidèle, c'est naturel" , tout en paradoxalement, encourageant sa femme elle même à l'expérimentation sexuelle avec d'autres femmes.
La vie secrète de Colette et ses amantes est ce qui relève le film d'un biopic classique. Tout comme le personnage sulfureux de "Missy", marquise de Belbeuf, vetue comme un homme, qui amènera de nombreuses situations et discussions intéressantes autour de la déconstruction du genre (prouvant que ce n'est pas une mode propre à notre génération de remettre le genre en question).
On appréciera aussi l'effort, trop rare des films d'époque se déroulant en France, à montrer des scènes d'écriture en langue française. Cependant, l'histoire s'attarde peut être trop du coté des frasques de Willy plutôt que de se focaliser sur le genie de Colette et sa vie en dehors de son mari. C'est donc avec regret que le film se termine au moment ou son personnage se libère de l'emprise de son mari pour devenir la véritable Claudine.