Collections privées par Alligator
Film à scketch inégal, excusez le pléonasme.
"L'île aux sirènes" de Just Jaeckin est intéressant. Le scénario de Jean-Michel Ribes pioche dans la littérature populaire d'aventures. Surprise : l'on retrouve Roland Blanche jeune, presque fluet et déjà chauve dans un rôle de Robinson Crusoe.
Un naufragé s'échoue sur une île qu'il croit déserte dans un premier temps. Mais assez rapidement il se rend compte de la présence d'une jeune femme. Laura Gemser, à tomber par terre, cette fille est somptueusement belle. Incroyable! Il s'avèrera qu'elle fait partie d'un groupe de quatre donzelles à demi-nues qui offrent logis, nourriture abondante, massage, bouches et vagins à l'heureux veinard, mais le rêve, le paradis perdu, se transforme petit à petit en un anti-tabu, un enfer trouvé. Cette partie est rigolote, intrigante et dépaysante. Le léger érotisme, mais alors vraiment léger, ne gâte rien, sûrement parce que très léger. Ce scketch là tient bien la route.
A noter la musique métallique de Pierre Bachelet, quasi tangerine dreamienne. Stupéfiant.
"Kusa-Meikyu" de Shuji Terayama est esthétiquement très réussi. Certains plans sont à tomber. Aussi beaux que Laura Gemser dans la partie précédente, c'est dire. Terayama et son chef-op ne sont pas avares en filtres cependant.
Cette partie du film est donc très belle, un brin complexe, mais l'histoire m'a progressivement lassé. Le délire psychologique auquel nous lie le cinéaste vers la fin a fini de me dégoûter de cette histoire. En somme, joli, très joliment fichu mais au propos barbant. Le parti pris d'imposer une voix-off pour éviter les sous-titres, même si elle fait d'énormes et louables efforts pour prononcer à la japonaise, finit par irriter également. Une partie mi-figue mi-raisin.
"L'armoire" de Walerian Borowczyk est tirée d'une nouvelle de Maupassant. Il semble à entendre la voix-off du narrateur sur certaines scènes d'exposition (voix célèbre de Yves-Marie Maurin bien plus connu pour ses VF que pour ses rôles traditionnels) que le cinéaste n'a pas hésité et c'est heureux à citer du Maupassant. Toutefois le scketch est de facture assez laide, glauque pour tout dire. La comédienne Marie-Catherine Conti joue mal. On peut aisément deviner la vérité de l'intrigue avant même le dénouement. C'est lent. Laid donc mais heureusement le scketch est court et n'endommage pas trop la pupille.