Loser un jour, loser toujours
Je l'ai choppé parce que j'ai de la tendresse pour Drew Barrymore qui a su trouver de chouettes projets tout au long de sa carrière et ce malgré son statut d'enfant star.
"Never Been Kissed" est un teen movie plutôt sympa bien ancré dans les années 90. L'époque éphémère où Michael Vartan avait du succès. Le scénario est assez délirant grâce à un ton jusqu'au-boutiste, caricaturant avec délice les élèves d'un lycée. C'est complètement con, fun, décomplexé, assumé. Le problème ne vient donc pas de l'humour, ni des idées, mais de la structure du scénario. En effet, si un premier objectif se dégage assez vite, un second, plus intéressant, plus propice aux conflits (même si plus classique) émerge en fin de course. Et entre temps : rien ! Les conflits sont rares. Les auteurs enchaînent les scènes amusantes impliquant cette femme mal dans sa peau au milieu d'ado attardés, amis on s'en lasse parce que ça ne mène presqu'à rien. C'est regrettable parce que l'univers dépeint est vraiment chouette et il y avait clairement assez de potentiel pour construire quelque chose de plus solide. Et puis, comme à chaque fois dans ces cas là, quand les scénaristes se réveillent seulement à la fin du film, ben ils privilégient l'histoire au détriment de l'humour. On ne rit donc plus beaucoup durant la dernière demi heure, et c'est bien dommage.
Côté mise en scène, c'est chouette. C'est super coloré, tout le monde met du gel, porte des baggys... Les années 90 à gogo quoi ! Le découpage fonctionne assez bien, c'est classique, sobre, efficace, les auteurs n'en font pas trop, ne s'encombrent pas de filtres inutiles comme c'est le cas aujourd'hui; le réal a bien compris que l'intérêt n'était pas dans la composition esthétique des cadres, mais plutôt dans la peinture de ce petit monde attardé et fluorescent. Les musiques sont sympas. D'un côté du pop-rock typique de l'époque, d'un autre quelques vieux tubes des années 80. J'ai préféré cette deuxième catégorie.
Les acteurs sont bons. Tout le monde joue à fond l'idiot, y compris Drew. Drew, elle me fascine. Je n'aime pas son profil, je n'aime pas son menton étrange, mais de face, elle peut se révéler très jolie. Puis elle a de belles fesses et de seins bien développés. Et aussi elle a du charme. C'est important le charme. Les autres acteurs sont bons. Ce qui surprend c'est de retrouver autant de futures vedettes/vedettes de l'époque : Jessica Alba (déjà canon), James Franco (un peu maladroit), David Arquette (toujours défoncé entre deux Scream), John C. Reilly (dans le générique de fin on voit une photo de lui lorsqu'il était à l'école, ça vaut le coup d'oeil), Leelee Sobiesky (super jolie), Michael Vartan (toujours la même coupe de cheveux qui donne l'impression qu'il n'a pas été chez le coiffeur depuis 1 mois et demi) et d'autres seconds rôles connus pour être des seconds rôles, mais dont je ne connais pas les noms (et j'ai pas vraiment le courage de chercher surtout que je sais que j'aurai oublié demain).
Bref, un film qui reste sympathique, qui fait sourire et même rire à plusieurs reprises, mais qui s'essouffle dans son troisième tiers à cause d'un manque de conflits et d'une redéfinition trop tardive de l'objectif principal.
PS : il y a quand même un moment gênant dans le film : le prof incarné par Michael Vartan tombe pour la fausse étudiante incarnée par Drew Barrymore. Lorsque la belle révèle son vrai âge... il fuit, frustré ! Il fuit ! Il fuit ? Genre... merde je pensais que c'était une mineure, en fait elle est majeure, c'est moins marrant. Comme ça le fait pas trop, les scénaristes (ou les producteurs) ont essayé de rattraper le coup avec le mec qui révèle que Drew voulait écrire un article sur lui ce qui servira d'argument à Michael pour justifier sa frustration... sauf que cette seconde révélation (qui est fausse en plus, puisque, malheureusement, la belle n'a jamais voulu écrire d'article) arrive APRèS que le mec se soit barré, frustré. On se dit alors que ce que Michael voulait lui dire avant d'être interrompu et avant que Drew ne révèle son âge, c'était qu'il était un sale gros pédophile qui préfère se branler sur ses petites étudiantes plutôt que de tringler sa bimbo de nana majeure à New York. C'est beau l'amour !