Run, man, run.
Quand, petit con que j'étais, j'ai découvert Van Cleef, il s'appelait Sentenza et c'est lui que j'ai adoré. Tuco ensuite. (Blondin n'a jamais été ma came) Il avait la classe, une tige de chasseur de...
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le 29 août 2013
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10
-Je suis stupide, Americano. Je te prenais pour un honnête homme. Or il t'envoie me tuer.
-Qui ça, lui ?
-Tu le sais très bien.
-Oui, maintenant je sais.
Sergio Sollima, réalise sous la plume du grand Sergio Donati un grand western italien avec Colarado. Le cinéaste confirme son talent en incarnant avec maestria le genre spaghetti obtenant ainsi avec sa fameuse trilogie sa place au sein du trio des "Sergio", composé de Leone et Corbucci. Colorado est une oeuvre qui dès l'excellente scène d'ouverture annonce clairement la nature du spectacle qui nous attend, avec un superbe générique coloré dessinant le portrait des deux comédiens principaux. L'histoire est aussi simple qu'efficace, on suit le chasseur de primes Colorado Corbett qui est engagé pour pourchasser Cuchillo, l'assassin et violeur d'une fillette de 12 ans. Éclate alors une grosse course-poursuite entre les deux hommes, déchaînant avec générosité les péripéties. Malgré sa simplicité le scénario est bien ficelé amenant son lot de rebondissements tout en transgressant la frontière entre le bien et le mal.
La réalisation de Sergio Sollima est excellente. Sa mise en scène offre de superbes plans avec des visuels soignés mettant en avant de magnifiques paysages desséchés dans un climat aride. Le cadrage employé est réfléchi, rendant l'environnement où gravitent les personnages autant spacieux qu'asphyxiant, aidant ainsi à rendre une atmosphère hostile sous tension. Une approche, je suppose innovante pour l'époque. L'aspect esthétique est visuellement intelligent, les personnages traversent de longs, vastes et poussiéreux déserts, desquels seul la transpiration et les corps souillés de salissures, terrassés par la chaleur semblent trahir le manque de vie. Des agencement crasseux et boueux présentant un monde sans pitié invitant à l’aventure. Sollima porte son film même si l’inspiration de Sergio Leone n'est jamais loin, sans pour autant parjurer celui-ci.
Une galerie de personnages intéressants, qui au fur et à mesure de l'histoire évolue. Ils sont mémorables, leurs apparences sont frappantes. Ils sont intéressants et suffisamment complexes, avec des gueules cassés, fournissant une multitude de punchlines concrets, avec ce qu'il faut de sérieux et une touche légère d'humour, pour nous attacher à eux. Il est intéressant de suivre l'opposition de deux points de vue diffèrent entre deux personnes absolument opposées. Colorado Corbett est incarné avec brio par un Lee Van Cleef qui est comme à son habitude charismatique, dégageant toujours autant de classes. Il est fort, courageux, et terriblement ambiguë. Je suis néanmoins un peu troublé qu'il se fasse aussi facilement berner, un peu influençable sur les bords. Heureusement il peut compenser ce manque par sa manipulation du colt. Cuchillo incarné par Tomas Milian est tout son opposé, crade, inculte, irrespectueux, et de plus manipulateur de couteau. Ensemble ils forment un duo, improbable qui fonctionne bien. Le renversement entre les deux hommes lors de la séquence finale amène une bonne finalité.
Le reste du casting n'a rien de transcendant hormis pour les deux antagonistes principaux incarnés par Walter Barnes alias Brokston, le grand chef, et son garde du corps et homme de main Gérard Herter, alias Baron von Schulenberg. Bien que caricatural, j'adore le personnage du Baron qui amène une véritable menace à Lee Van Cleef. Avec sa cape, son monocle et son uniforme de soldat allemand avec un titre élogieux de : "meilleur tireur d'Europe", il dégage une aura à part de grand méchant que j'aime beaucoup. De plus, il est associé à ce personnage une identité musicale illustrée au piano du titre connu : Lettre à Elise de Beethoven. Il fallait y penser.
Les péripéties sont dans l'ensemble de haut niveau. Une chasse à l’homme mouvementé amenant une flopée de règlements de comptes avec des duels qui envoient la pâtée. Sergio Sollima est généreux en action et envoie allègrement ce qu'il faut pour passer un excellent moment. Il y a de nombreuses séquences fortes en violences prenant toute l'ampleur et la mesure lors de l'affrontement final, avec pas moins de 3 duels. Couteau contre Colt, Colt contre Colt, et Fusil contre Fusil, le tout avec panache et minutie. Le duel Colorado Corbett contre Baron von Schulenberg est assurément grandiose, avec en fond sonore la mélodie de Beethoven Lettre à Elise, fusionné avec la partition d'Ennio Morricone. Tout est là pour rendre la scène épique, et c'est bien le cas. Le duel Cuchillo contre le véritable violeur n'est pas sans reste et promet également une bonne dose de frisson de plaisir. Un combat final d'anthologie qui fait partie des meilleurs que j'ai pu voir à ce jour.
Je terminerais par la bande originale d'Ennio Morricone qui est viscéralement spectaculaire et entraînante. Pour sa première collaboration avec le réalisateur Sergio Sollima (avant de se retrouver à 5 autres reprises), le compositeur livre un travail formidable méritant assurément la note maximale de 10/10. Assurément la plus grande force du film.
Ennio Morricone prouve une fois encore qu'il est le roi incontesté de la composition musicale pour le genre western, et à titre personnel, mon compositeur préféré tout genre confondu. Sa musique est dramatique et entraînante, ne manquant jamais d'apporter de la nuance à l'action, ainsi qu'à l'histoire, propulsant les personnages dans une sérénade sensationnelle. En plus de la musique extrêmement fine de Morricone, je dis un grand bravo à la chanteuse Maria Cristina Brancucci qui avec son titre Run Man Run, fait des merveilles. Je suis un immense fan de cette chanson, avec des paroles pleines de sens.
Voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=u-qzROWMBa8
CONCLUSION :
Colorado est un excellent western signé, Sergio Sollima qui fonctionne très bien grâce à un subtil mélange d’action brute à un léger humour bien dosé, amenant une histoire bien construite pour des personnages charismatiques et digne d'intérêt. Une réalisation ne manquant pas d'imagination, pour des actions remarquables, et une composition en tout point parfaite. Je l'ai regardé en italien et le plaisir fut encore plus grand.
Certainement un de mes westerns italien préféré.
Somewhere there is a land where men do not kill each
Other.
Somewhere there is a land where men call a man a brother.
Somewhere you will find a place where men live without
Fear.
Somewhere, if you keep on running, someday you'll be
Free.
Never, no never no they'll never lock you in.
No never, no never, no never let them win.
Go ahead young man, face towards the sun,
Run man, run while you can,
Run man, run man, run.
Running like a hare, like deer, like rabbit,
Danger in the air, coming near, you can feel it,
And you're panting like hare, like deer like a rabbit,
Running from the snare until fear is a habit.
Hurry on and on and on.
Hurry on and on, hurry on and on
Run and run until you know you're free,
Run to the end of the world 'til you find a place
Where they never never never
No never no they'll never lock you in.
Never, no never, no never let them win.
Go ahead young man, face towards the sun,
Run man, run while you can,
Run man, run man, run.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes « WESTERN ! » : classement du meilleur au pire des films du genre, As de la gâchette spécial «colt & revolver» et As de la gâchette spécial «winchester»
Créée
le 24 mars 2020
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41 commentaires
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