Dans un Japon misérable, violent et vaincu d’après-guerre, ce film japonais de 1973 raconte la construction des gangs yakusas entre 1946 et 56 à travers la vision d’un protagoniste qui naviguera entre liberté et prison, et ses différents liens avec des membres de toutes les bandes. L’originalité tient en un volontaire et anachronique manque de vertus et d’honneurs dont l’esprit japonais nous a habitués. Guerres de gangs, prises successives de pouvoirs, ambitions personnelles, manipulations politiques et trafics s’élaborent entre les égos et les clans de petits voleurs violents en une concours vorace de mensonges, lâchetés, mesquineries, fiertés mal placées, esprits querelleurs, sauvages et chroniquement surchauffés.
Il ne s’agit pourtant pas d’un effet d’époque car même il y a 45 ans les acteurs n’étaient pas si caricaturaux, et le film eût été perçu déjà comme bien trop agité, criard et décousu pour être crédible.