Go as you were
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le 17 juil. 2018
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Après ce titre de haute voltige, quelques arguments.
Tout d’abord je suis allé voir ce film sans réel enthousiasme mais surtout parce qu’il me restait un ticket de cinéma à utiliser avant la fin de la semaine. C’était ça ou Jurassic World (aux horaires que je pouvais me permettre) et comme il faut pas non plus pousser mémé dans les orties et que j’aime bien Chloë Grace Moretz, je me suis lancé.
Plusieurs choses m’interrogent dans ce film et la première, la plus importante, c’est « mais putain de merde, qu’est-ce que la réalisatrice a bien pu vouloir faire passer comme message ? ». Que rentrer dans des petites cases c’est pas bien ? Qu’on ne va pas contre la nature des choses ? Que c’est dur dur d’être ado ?
Je sais pas. Je suis un peu perplexe. Perplexe car, sans être un étron cinématographique, ce film reste très plan-plan, sans ambition et sans surprise. Si la réalisation est correcte, elle n’en est pas moins ultra classique dans du déjà-vu et revu (un plan large en plongée pour accentuer la solitude, un plan très resserré pour signifier l’enfermement, boarf…).
En fait, ce qu’il y a de frustrant, c’est qu’on attends désespérément qu’il se passe quelque chose. On se demande quand va arriver la scène qui va faire que tout prends son sens, que le film va décoller. Et ça n’arrive pas. Tout reste sur un tempo très lent, sans passion.
On notera tout de même une Chloë Moretz plus que convaincante et qui, à 21 ans, joue parfaitement l’ado de 15 ans. Les autres acteurs ne sont pas en reste, mais tout ceci manque de burlesque, de personnages haut en couleur, de déchirement passionnel. L’adolescence, c’est une ardeur qui te brûle les ailes, qui te bouffe de l’intérieur. C’est des premières histoires d’amour qui déchirent le cœur au point de t’empêcher de respirer ou de dormir. C’est aussi les premières expériences sexuelles, maladroites, puissantes, quand tu t’attends au pire et que finalement ça va. Tu découvres ton corps, celui des autres… L’adolescence, c’est la construction d’un être dans une tornade de sentiments contradictoires et quand on prend le parti d’une réalisation minimaliste pour la représenter, il faut des personnages profonds et approfondis, peut-être même tourmentés. Ce qui est loin d’être le cas ici.
Et puis, autre chose me turlupine. J’ai trouvé que le traitement de l’homosexualité féminine apparaissait sous un regard très masculin. J’ai d’ailleurs été fortement surpris de découvrir qu’il s’agissait d’une réalisatrice, qui plus est, bisexuelle.
La scène de la masturbation et celle du rêve érotique m’ont parues fausses. J’ai eu le sentiment que c’était le regard d’un homme sur ce que pouvaient être des lesbiennes. Après, je suis pas lesbienne, je suis même pas une femme, je me rends pas forcément compte.
Donc voilà. Un film indé très oubliable et sans grandes ambitions. Dommage.
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le 19 juil. 2018
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