L’imagination peut être une véritable échappatoire, ce film en est le plus sublime exemple, celle d’une vie simple, pas toujours facile, mais heureuse, jusqu’à ce qu’un drame survienne. Plus qu’un moyen de s’échapper ou de s’amuser, tout ces mondes que l’on s’invente deviennent quasiment un moyen de survie, ce qui nous permet d’oublier la souffrance et de s’enfuir de ce quotidien bien trop sombre. Alors, ce sont à travers les contes que va se mêler la vie tragique de cette famille et plus particulièrement « Peter Pan », ainsi que « Alice aux Pays des Merveilles », des clins d’œil, des références, merveilleusement choisis, qui viennent ajouter une véritable touche de magie. Ces scènes parviennent aisément à se confondre avec la réalité, la modelant pour finalement se mêler en un seul et même univers, qui possède une identité propre. Il n’y aura plus de véritable limite entre le vrai et l’imaginaire, à tel point que le conte devient la réalité, celle que l’on a envie de croire, celle que l’on connaît tous si bien, qui trouve ses origines ici même. Je regrette seulement que nous n’ayons eu que quelques scènes dans cet imaginaire, aussi sublimes soient-elles, elles auraient mérité d’être plus nombreuses, plus fouillées, magnifier d’autant plus ce monde fantastique. La réalisation de Brenda Chapman est néanmoins d’une beauté saisissante, elle parvient à mettre une certaine lumière dans cet environnement pourtant très sombre, aux accents tragiques même. Visuellement, la qualité est clairement au rendez-vous, les effets spéciaux viennent joliment mettre en exergue la magie inhérente de ces contes et nous faire rêver toujours plus. En ce qui concerne le scénario, il n’est pas forcément complexe en soi, il met l’accent sur l’histoire, sur cette famille qui avait tout pour être heureuse, jusqu’à ce que le drame les rattrape pour tout faire éclater. L’innocence de l’enfance vient se confronter à la noirceur des adultes, à leurs vices, leurs erreurs, dans un moment de douleur profonde, le pire de chacun resurgit et s’échapper devient leur seul moyen de surmonter la solitude. L’imagination devient le déni de tout ce qui nous fait évoluer, parce que devenir grand c’est perdre cette faculté que nous avons de rêver, de se construire mille vies et de se faire envahir par les problèmes. Alors, nous ne pourrons qu’être touchés en plein cœur par ces destins qui nous apprennent tant, qui nous poussent à retrouver notre âme d’enfance, l’espace de quelques instants, oublier la dure réalité de la vie. Quant au casting, il est absolument parfait, j’ai trouvé Angelina Jolie tout à fait idéale dans ce rôle, David Oyelowo est tout à fait crédible, on peut noter la jolie performance des jeunes Keira Chansa et Jordan A. Nash.
En bref : Un film qui n’est pas aussi simple que ce que nous pouvions penser, qui traite de sujets forts, voire dramatiques et qui à travers l’imagination, donne un souffle de liberté, un moyen de s’échapper de la souffrance, redonnant une tout autre vision aux contes que nous connaissons tous !
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