"Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours !" - Alphonse de Lamartine.
Sam Esmail, plus connu pour la série Mr Robot livre ici un long-métrage passé inaperçu qui mérite pourtant une reconnaissance accrue.
Comet suit pendant 6 ans et dans divers univers parallèles les relations de Dell (Justin Long) et de Kimberly (Emmy Rossum). Tous deux sont très convaincants, ils jonglent à la perfection entre les différentes personnalités de leurs personnages. Afin de coller à ces changements, visuellement le métrage offre des ambiances éclectiques pour montrer l'évolution du couple : tantôt chaleureuse et accueillante, tantôt terne et figée.
Outre le côté esthétique prépondérant, les pistes de réflexion sont légion. Ainsi sont disséminés des questionnements tels que : notre vie est-elle le rêve d'un autre ? Se réveille-t-on de notre vie après la mort ? Aime-t-on vraiment quelqu'un ou aime-t-on juste être aimé par celle-ci ?
Garni de ces interrogations, le fil rouge se laisse suivre en avançant que la vie est une succession d'embranchement fluctuant qui s'apparenterait à des univers parallèles qui continueraient d'évoluer indépendamment les uns des autres. Comme si, à chaque décision prise nous nous dédoublions : le "vrai nous" suit le chemin choisi et le second continue de vivre sa vie. La seule façon d'explorer ces vies parallèles seraient durant notre sommeil, au cours de nos rêves. Rêves qui seraient littéralement des alternatives à notre réalité.
A la manière de Cloud Atlas et Sense8 des Wachowski ou encore de Valentine's Day et Happy New Year de Garry Marshall, Comet livre, au travers de cette idylle, une vision interconnectée des relations humaines.
Un film atypique qui ne plaira pas à tout le monde mais qui, pour les amoureux du genre, deviendra instantanément une référence en tant que "multivers-movie".