Je suis un énorme fan, et consommateur, de films romantiques, et ce, depuis de nombreuses années. Pour un gars comme moi, constamment à la recherche de la perle rare, de ce film qui fera mouche et qui sortira du lot, Comet est un petit miracle. En effet, à force de voir toutes les romances me tombant sous la main, pour peu qu'elles aient l'air un minimum sympa, je dois dire que les merveilles se font rares. Mon dernier coup de coeur était il y a un peu plus de trois ans avec The First Time. Il est maintenant tant de réinitialiser les compteurs : Comet est film magnifique.
Si je me suis intéressé au film, en dehors de sa bande-annonce parfaite, c'est pour son casting. Je voue un petit culte à Justin Long, et je ne comprends pas comment un gars aussi talentueux peut être aussi peu présent au ciné. J'aime bien Emmy Rossum également. Et ces deux derniers, qui sont quasiment les seuls protagonistes à l'écran pendant tout le films, offrent des prestations intergalactiques. Justin Long est monstrueux en jeune homme cynique, pessimiste, mais profondément amoureux de Stephanie ( Rossum ). Tandis que cette dernière excelle dans son rôle complexe, tant son personnage change au cours du film.
La B.O. est trés bonne, mais si Comet est une oeuvre monstrueuse, c'est grâce à la fois à sa mise en scène, et son scénario. Ou plutôt son univers. Oui oui mesdames et messieurs, une romance qui brille par son histoire. C'est rare, mais ça existe.
Tout d'abord, la mise en scène : elle est vertigineuse : on assiste ici à des moments décousus de la relation Dell/Stephanie; à travers leur 6 ans de relation. On part d'un moment à l'autre, on revient pour la suite plus tard. Malgré tout, tout s'enchaîne avec douceur. Ce parti pris est justifié dans le film et surtout, offre la première morale magnifique au long-métrage :
une histoire d'amour, même terminée, reste une histoire d'amour. Et reste belle, malgré tout.
La mise en scène excelle également dans ce jeu de décadrage du plus belle effet, qui, étrangement, nous donne l'impression d'être au plus prés des personnages et de la scène. La lumière également est à tomber par terre, en particulier sur la dernière scène, et les scènes se déroulant la nuit de la rencontre de nos deux protagonistes. Un des films les plus travaillés que j'ai jamais vus niveau de ce côté là. Ni plus, ni moins. Enfin, il y a des trouvailles juste là pour l'esthétique, mais qui donne toute sa beauté au film : des flocons de neige qui tombe dans leur chambre d'hôtel, une nébuleuse à travers une vitre. Bref, avec Comet, Sam Esmail ne s'est pas contenté de parler d'amour : il l'a mis en scène, il lui a donné une place à part entière dans le rendu visuel.
Comme je l'ai dit, Comet brille aussi par son scénar : déjà, parce qu'on sait pas si l'histoire d'amour qu'on nous présente va bien se finir ou non. Ce qui est appréciable. Mais surtout, parce que le film peut-être interprété de beaucoup, beaucoup de façons différentes. Aprés visionnage, j'ai été sur le web, et les théories intéressantes foisonnent. Chacun peut se faire une idée, il y en a pour tous les goûts :
personnellement, j'adore la version consistant à dire que toute l'histoire se déroule dans un monde parallèle : la preuve la plus flagrante de ceci tient dans le fait que tout le long du film, il y a deux soleils. Pour moi, comme pour beaucoup d'autre, Stephanie ment à Dell quand elle lui dit être enceinte : cela fait référence au mensonge évoqué plus tôt dans le film, inhérent à chaque relation. Dell réfléchit, finit par comprendre, et va l'embrasser. Une autre théorie que j'aime beaucoup est celle ou Stephanie n'a pas menti, et donc, Dell et cette dernière ne finiront pas ensemble. Au mieux, lui vole-t-il un baiser à la fin, avant de s'en aller. Mais comme dit précédemment, on est dans un monde parallèle. Dell dit dans la dernière scène qu'il existe surement une autre réalité dans laquelle lui et elle sont ensemble. Ce qui voudrait dire que cette réalitén, celle où en effet, ils sont ensemble, est peut-être la nôtre. Je trouve ça trés, trés classe. Enfin, je me permets d'ajouter ma petite touche perso : tout ce qui se déroule devant nous dans le film n'est pas ce qu'il s'est vraiment passé, mais c'est la vision un peu déformée de Dell : on assiste tout bonnement au rêve qu'il mentionne sur certains passages. Puisque c'est le sien, il en a une vision non objective : ma principale raison pour dire cela, c'est que les scènes heureuses pour elle et lui sont souvent éclairées d'une façon magnifique. De plus, dans ces moments de bonheur, Stephanie est propre sur elle, elle ne fume pas, elle est polie, calme, mignonne. Tandis que dans les moments un peu plus durs, son style est beaucoup plus vulgaire, elle fume, elle va au stand de tir, elle se comporte presque comme une autre personne. Perso, c'est parce que Dell, évidemment, embellit les beaux souvenirs, et fait le contraire pour ceux qui sont douloureux. Cette conclusion ne vaut pas pour la scène de fin, qui, comme dit dans le film, n'est pas un souvenir à proprement parler.
Bref, Comet est un film magistral. Quiconque aime les romances, doit voir ce film, tant le romantisme et la poésie transpire littéralement sur chaque plan, sur chaque mots. C'est grandiose !