Elizabethtown est sans doute un des films les plus sous-estimés que j'ai vu. Et j'ai le sentiment que je ne comprendrai jamais vraiment pourquoi.
Déjà, comme bon nombre de films, celui-ci est mal compris : Rencontres à Elizabethtown n'est ni une romance pure, ni une comédie, comme on peut le lire dans les fiches de description. Un film avec une belle romance n'est pas nécessairement un film romantique sans aucune autre prétention. Non, ici, nous avons affaire à un mélange entre drame, romance donc, mais aussi film identitaire et initiatique. Et le meilleur dans tout ça, c'est que tout s'imbrique parfaitement, sans fausses notes.


Drew est un jeune designer de chaussures de talent. Bossant dans une trés grosse boite, il est le créateur d'un modèle de chaussure novateur qui, nous explique-t-on au début du film, fait un bide total. Un véritable fiasco. Sa boîte perd 1 milliards de dollars, il est viré, avec une réputation qui va encore le suivre longtemps. Alors que notre ami voit sa vie perdre tout son sens, il reçoit un appel : son père vient de mourir. Lui qui n'a quasiment jamais vu sa famille depuis des années, parce que trop occupé par son boulot, va alors devoir se rendre dans sa famille paternelle, trés loin, dans une petite ville du Kentucky, Elizabethtown, afin d'organiser les obsèques.
En chemin, il rencontre la pétillante et lumineuse Claire, qui décèle quelque chose en lui. Et voila notre aventure qui commence.


Le film est donc un grand mélange des genres, mais un mélange habile. Tout est dosé avec perfection. La partie drame, centrée sur le désespoir enfoui de Drew et aussi sur la mort de son père, est trés bien traitée, sans faire dans le mélo. C'est pas le genre.
Le côté identitaire est également traité avec douceur, mais savamment orchestré. On évite les écueils habituels pour se concentrer sur les personnages secondaires, mais terriblement humains, qui forment la famille paternelle de Drew. Une famille d'étrangers pour notre personnage, vivant tous en communauté assez soudée, qu'il va apprendre à connaitre, à apprivoiser et aimer.
Enfin, la romance est pour moi, amateur inconditionnel du genre, tout bonnement merveilleuse. Le film foisonne tout bonnement de répliques d'une poésie et d'un romantisme absolument fou. Sans être vraiment niaise, la relation Drew/Claire est pour moi un grand moment de cinéma parce qu'elle se construit simplement. Les deux protagonistes ont chacun leurs problèmes, leurs doutes, mais se livrent l'un à l'autre et s'écoutent. En ressort ainsi une relation crédible tout en étant lumineuse et alchimique.


A cela s'ajoute la performance énorme des acteurs. Susan Sarandon, dans un rôle trés secondaire, se voit offrir une scène où elle étale toute sa classe. Je ne vais pas faire la liste des personnages de second plan, qui prendrait trop de temps, pour finalement se concentrer sur les deux grands talents qui portent le film sur leurs épaules à chaque seconde. A commencer par Orlando Bloom, insolent de perfection. Je n'avait pas tellement d'opinion sur son jeu avant ce film, mais aprés le visionnage, il faut bien le constater, c'est un trés grand. Sa partition est excellente alors que son personnage est plus complexe qu'il n'y parait. Enfin, Kirsten Dunst survole le film. Quelle performance ! A chaque fois qu'elle apparaît, les lumières s'allument, le sourire nous prend, tant son personnage un peu excentrique mais terriblement attachant lui colle à la peau.


De plus, la B.O. est exemplaire. Beaucoup de classiques, mais aussi d'autres moins célèbres, toutes imbriquées parfaitement, jouées au bon moment. Beaucoup disent que finalement, le film n'est qu'un long clip avec beaucoup de trés bons morceaux. Même ceux qui n'aiment pas Elizabethtown lui reconnaisse donc cette qualité.
Enfin, la direction de Cameron Crowe est exemplaire. Le nombre de plans terriblement esthétiques et poétiques se succèdent à un rythme presque alarmant. C'est la grande, grande classe !


Bref, ce Rencontres à Elizabethtown n'en finira jamais de me redonner le sourire à chaque visionnage. N'écoutez pas tous ces pseudos élitistes du cinéma qui n'arrive même plus à voir de la beauté et la classe dans la simplicité. Laissez vous simplement transporter. Un film exceptionnel, un sommet de romantisme aussi, mais pas que. A voir au moins une fois, c'est certain.

Kousei
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le 23 mars 2016

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