Coup de foudre à Elizabethtown (le mien, en tout cas).

Sur les traces du fort décrié Vanilla Sky (du même Cameron Crowe), Elizabethtown se heurte aux mêmes incompréhensions critiques et semble condamné au même destin tragique en terme de postérité.

Pourquoi ? Parce que la force des deux derniers films de Cameron Crowe tient précisément au fait qu'ils ne se conforment aux codes cinématographiques qu'en apparence tout s'en créant de nouveaux, et c'est ce qui fait d'eux des films si exceptionnels et si déroutant... Parce qu'Elizabethtown n'est pas un film mais un véritable poème visuel qui n'obéit qu'à ses propres règles pour ne suivre que sa propre route faites de petits chemins détournés et de voies 60-B manquées.

L'histoire ? Comme pour son prédécesseur au ciel acidulé, qui s'en soucie ? L'amour, alors ? Allons, allons : juste un prétexte ! Le rythme ? Une promenade nonchalante sans but précis, qui - comme la Vie - ne vaut que par le voyage lui-même, et non pour la destination finale. Un film ? Pas tout à fait, non, et c'est tout aussi bien (voire infiniment mieux). Plutôt : une nouvelle et flamboyante déclaration d'Amour au genre humain, sanctifié dans ses petites grandeurs jusque dans ses sublimes petitesses, et tant pis pour Kirsten Dunst, et tant pis pour Orlando Bloom, Susan Sarandon, Alec Baldwin, Jessica Biel et les autres... Ils ne sont pas ici attendus comme "acteurs", mais comme "vers" impersonnels de cette poésie légèrement surréelle, au même titre que le spectateur ou que le ciel, ses étoiles, ses traînées blanches et ses éternités.

Ajoutez à cela des images d'une beauté fulgurante, des éclairages tétanisants, un découpage unique et une bande sonore envoûtante : vous saurez alors tout ce que vous avez besoin de savoir sur ce film-qui-n'en-est-pas-un.

Si vous êtes de ceux qui peuvent passer des heures entière le nez en l'air rien qu'à contempler le défilé des nuages, vous ne pourrez qu'en ressortir conquis.
Liehd
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le 25 janv. 2014

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Liehd

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