Les « Trois frères » en vadrouille

Vu en avant première.

Que dire ?

C’est tendre, c’est drôle, c’est frais, c’est bien joué, c’est bien écrit… C’est un premier film, et cela se ressent parfois. A dire vrai, Comme des frères frôle la réussite et Hugo Gélin pourra assurément, avec sa première œuvre, prétendre à parier sur son avenir dans le 7ème art et ainsi vendre son film comme un charmant hymne à l’amitié (l’amitié intergénérationnelle, et l’amitié ambiguë de trois hommes pour une seule femme). Les personnages sont bien écrits – peut-être par certains moments poussés dans le cliché – et les rapports qui se forgent progressivement entre eux sont très subtilement retranscrits. Après, c’est sur quelques infimes points scénaristiques que l’on peut se poser des questions et sur certaines situations téléphonées qui nuisent à la crédibilité générale (mais rien de grave !). Je ne citerai pas d'exemples, je m'auto-spoli.

Après, ce ne sont que des détails. Le film oscille entre comédie et drame, et on peut regretter quelques peu que le côté drame n’est pas été plus renforcé de façon notamment à montrer le deuil que vit ces trois « frères » face à la mort récente et subite de la femme qui les a fait se rencontrer. C’est mon point de vue. Cela a à moins le mérite de ne pas faire de "Comme des frères" un film larmoyant.

Ce ne sont que des points scénaristiques, comme dit au-dessus. Après, la réalisation est maîtrisée, sans temps morts, la photographie excellente, et le BO de Révolver ajoute à l’écran une atmosphère personnelle et très plaisante. Il n’y a pas à dire : le spectateur est dans le film, emprunt de l’ambiance de ce dernier.

Question interprétations, c’est LA force du film. François-Xavier Demaison est parfait et ne se contente pas de jouer les vieux garçons blasés par son argent, il donne de la profondeur à son jeu et, des trois, c’est lui que l’on sentira évoluer, se transformer, lors de ce road trip. Nicolas Duvauchelle étonne en dévoilant une facette comique jusqu’à là peu démontrée dans sa filmographie. Et Pierre Niney, par un jeu direct, sensible, rare et qui n’appartient qu’à lui, confirme que, parmi tous les jeunes comédiens du cinéma français qui veulent faire carrière, c’est lui le meilleur et que l’on doit nécessairement compter sur lui. Enfin, en fantôme bien vivant dans le cœur de ces trois hommes, Mélanie Thierry ajoute la grâce que l’on lui connaît.

Comme des frères ne se donne pas la prétention d'être un chef d'oeuvre et réussit ce qu'Hugo Gelin semblait vouloir : un film alliant tendresse et rires sans rien exagérer. C'est déjà beaucoup.
Ergo
7
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Créée

le 19 sept. 2012

Modifiée

le 20 sept. 2012

Critique lue 388 fois

Ergo

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