Un bon petit plaisir coupable.

Je ne vais pas vous le cacher, je suis assez friand des "films de potes", et j'ai parfois un peu tendance à gonfler leur note, même si tout n'est pas réussi. Comme des frères, c'est un peu différent, car il mérite réellement une bonne note. Si on se base sur le pitch de départ, on peut facilement se faire chier au bout de 15 minutes de film. Et pourtant, non seulement on tient jusqu'au bout sans forcer, mais en plus Hugo Gélin réalise quelques belles prouesses pour son premier film. La réussite de Comme des frères vaut surtout pour son parfait dosage dans ses émotions, entre rires et larmes. Jamais dans la surrenchère, jamais larmoyant, le spectateur se retrouve pourtant bien comblé.

Belle prouesse également dans la mise en scène : alors que le film aurait pu être un banal road-movie linéaire, le réalisateur trouve la bonne idée de lui agrémenter des flashbacks, jamais envahissants et jamais gratuits, où l'on remonte jusqu'a la rencontre de ces 3 amis qu'ils sont devenus aujourd'hui. D'ailleurs, si la machine fonctionne si bien, c'est aussi grâce à ce trio d'acteurs en état de grâce, où chacun possède son propre caractère : François-Xavier Demaison d'abord, que je n'aimais pas trop jusqu'à présent, mais qui possède ici un rôle tout en retenue. Nicolas Duvauchelle ensuite, que j'ai toujours bien apprécié et qui joue ici l'écorché vif, et enfin le jeune Pierre Niney qui joue enfin les premiers rôles, et dont la naivieté finira par nous toucher profondément.

Malgré quelques situations prévisibles (on anticipe beaucoup les répliques) et quelques longueurs notables vers la fin qui auraient pu gagner en efficacité, Comme des frères est la comédie de potes idéale, offrant des moments sincères et parsemée d'émotions en tout genre. Notons enfin l'excellente bande originale signée Revolver, dont le titre Parallel Lives nous restera longuement en tête. C'est drôle et émouvant, c'est une réussite, c'est français : c'est donc plutôt rare pour être souligné.