Dès les premières images, nous sommes fixés : ça sera stéréotypé ou ne sera pas. Premier exemple : l'énervant "comique" Titoff dans son cabriolet rouge drague une fille qui passe puis sort de sa voiture pour insulter un passant, fier comme un coq et l'accent prononcé et enfin rejoint ses amis pour commencer quelques magouilles...
Tourné principalement pour mettre en valeur la ville de Marseille, le film en oublie très rapidement un scénario, Akhenation et son comparse Kamel Saleh ne se contentant que de filmer beaucoup de plans de la cité phocéenne et des scénettes sans (réelle) importance.
Interprété par des rappeurs ou des débutants, on voit clairement le manque de talent face à ces acteurs improvisés, balançant moult phrases typées et autres stéréotypes visant à dépayser le spectateur "étranger" au parler marseillais. Comme un aimant raconte donc les mésaventures d'une bande de banlieusards tentant de se tirer chaque jour du mauvais pas, survivant à chaque instant de leur galère quotidienne. Déjà vu ? Certainement.
Mais contrairement à La Haine, qui proposait une toute autre vision maîtrisée du genre, ou encore Ma 6-T va crack-er, empreinte de l'excellente réalisation crue et réaliste de Jean-François Richet, le long-métrage ne dégage rien, dévoile de simples plans anodins digne d'un téléfilm inutile. Film de banlieusards pour les banlieusards, Comme un aimant se veut générationnel mais sombre très vite dans l'oubli pour les néophytes du rap français/marseillais, peu intéressés par le milieu. L'engouement d'Akhenaton est donc aussi attirant dans son fond que raté dans sa forme.